Eglises d'Asie

Le Père Chân Tin et M. Nguyên Ngoc Lan sont victimes d’un mystérieux accident de moto

Publié le 18/03/2010




Les deux catholiques bien connus pour leur indépendance vis-à-vis du pouvoir actuel, le P. Chan Tin et M. Nguyên Noc Lan, viennent d’être gravement blessés dans un mystérieux accident de motocyclette, survenu le lundi 4 mai alors qu’ils se rendaient à l’enterrement de leur ami, Nguyên Van Trân, vétéran du Parti et célèbre dissident, décédé le 1er mai précédent. Le P. Chân Tin conduisait la moto, son ami Nguyên Ngoc Lan, se tenant sur le siège arrière, lorsqu’un motocycliste inconnu s’est rapproché d’eux et les a fait chuter en donnant un coup de pied sur le guidon. M. Nguyên Ngoc Lan a été le plus gravement touché à la tête. Il semble cependant que ses jours ne soient plus en danger. Le P. Chân Tin est blessé aux bras et aux jambes. Interrogé au téléphone, il a déclaré: “Qu’il s’agisse d’une tentative d’assassinat ou d’une menace, de toute façon, il semble bien qu’on ne voulait pas que nous assistions à l’enterrementLe prêtre a aussi témoigné de l’estime et de l’amitié qu’il portait à M. Nguyên Van Trân aux obsèques duquel il se rendait au moment de l’accident.

Le dissident, M. Nguyên Van Trân, aussi appelé Bay Trân, s’était fait connaître au Vietnam il y a quelques années, par un livre de mémoires de 500 pages, intitulé Ecrits pour ma mère et l’Assemblée nationale“. L’ouvrage, qui a eu tout de suite un gros succès malgré la censure, faisait une description peu flatteuse du Parti communiste et de ses activités et lançait un appel pour des réformes démocratiques. Bay Trân, âgé de 84 ans au moment de sa mort, avait un passé révolutionnaire prestigieux. Il avait conduit l’insurrection d’août 1945 à Saigon et avait ensuite assumé les fonctions de chef de la sécurité clandestine dans le Sud-Vietnam. La presse n’a consacré qu’un entrefilet à l’annonce de son décès.