Eglises d'Asie

Les Eglises chrétiennes soutiennent les demandes de réformes des étudiants

Publié le 18/03/2010




A Jakarta, un séminaire organisé conjointement par des catholiques et des protestants, a demandé que toutes les Eglises chrétiennes s’unissent pour soutenir les demandes de réformes politiques, sociales et économiques des étudiants. Le séminaire, en réaction à la crise politico-économique nationale, demande aux responsables des Eglises de publier une déclaration commune en faveur dés étudiants qui manifestent quotidiennement dans tout le pays.

Les Eglises chrétiennes devraient remercier les étudiants d’oser dire ce qu’on attendrait que disent les Eglises“, a déclaré le Père jésuite Joannes Baptista Banaviratma, le 2 mai, à l’occasion d’une rencontre organisée par la Commission épiscopale “Justice et paix” et le Comité des Eglises protestantes pour la recherche et le développement. A ce colloque sur Dieu et Mammonle professeur de théologie de l’université catholique Sanatha Darma de Yogyakarta a affirmé que choisir Dieu dans le contexte de la crise actuelle impliquait que les Eglises choisissent de se mettre au côté des étudiants. Mais, précisait-il, les Eglises devraient aider les étudiants à comprendre que s’avèrent nécessaires, non seulement des réformes mais un changement de tout le système de gouvernement. Par réforme nous entendons non seulement changer les responsables mais aussi préparer un système de gouvernement démocratique et rationnel, ou alors nous remplacerions seulement un dictateur par un autre“. Soulignant l’apathie des citoyens devant l’Ordre nouveau inauguré par un gouvernement vieux d’il y a plus de 30 ans, le théologien demande aux chrétiens de préparer un programme de conscientisation politique pour préparer le pays à des réformes à long terme.

De son côté, le pasteur Eddy Paimoen, responsable de l’Eglise baptiste de Malang, à l’est de Java, a insisté pour que les Eglises élèvent une voix prophétique et affirment leur désaccord vis à vis du gouvernement, spécialement dans son utilisation de la violence.

Frans Seda, un catholique qui a occupé des postes dans différents cabinets aussi bien sous l’ancien président Sukarno que sous le président Suharto, dans les premières années de l’Ordre nouveau, a déclaré de son côté que les manifestations actuelles sont l’expression, non d’une crise mais d’un réveil politique. Cependant, ajoute-t-il, Elles peuvent se transformer en réelle crise politique si les autorité répondent par des mesures répressivesLes étudiants pourraient alors radicaliser leurs mouvement et déclencher une intervention des pays étrangers. Il a demandé que les Eglises indonésiennes s’accordent sur une perception commune de la situation socio-politique avant de lancer un appel commun. Frans Seda a aussi expliqué qu’un régime gouvernemental fondé sur une nouvelle constitution serait la meilleure réponse qu’on puisse donner à toutes les demandes de réformes politiques, corruption, collusion et népotisme étant les principaux responsables d’une économie déséquilibrée et inefficace.

Le pasteur Sularso Sopater, président de la Persekutuan GerejaGereja di Indonesia, (PGI, Communion des Eglise d’Indonésie) a conclu la rencontre en disant que la PGI et la Konperensi Waligereja Indonesia (KWI, Conférence épiscopale d’Indonésie) se rencontreraient pour évaluer les résultats de ce forum avant de publier une déclaration conjointe.