Eglises d'Asie – Japon
Synode : pour être fructueuse en Asie, l’évangélisation doit s’enraciner dans une spiritualité asiatique, affirment les évêques japonais
Publié le 18/03/2010
Mgr Augustin Jun-ichi Nomura, évêque de Nagoya, a de même fait remarquer “qu’au Japon comme dans toute l’Asie, les yeux ont une fonction beaucoup plus importante que les oreilles dans le processus d’approche et de conversionLes évêques d’Asie ont tous souligné, a-t-il dit, que les Asiatiques “sont plus touchés par les témoignages que par l’enseignement, et qu’ils apprécient la contemplation, le détachement, l’humilité, la simplicité et le silence“. “Quand nous présentons Jésus–Christ aux Japonais (ou aux Asiatiques) a-t-il suggéré, “nous devrions le présenter comme le maître spirituel qui nous ouvre la voie de la véritable liberté dans le détachement, la simplicité et la miséricorde, pour une pleine communion dans la solidarité, la compassion et la paix“. Il a continué en affirmant que l’évangélisation allait de pair avec la spiritualité : “Nous avons besoin d’une spiritualité enracinée en Asie, vivifiée par l’Esprit de Jésus Christ et qui s’écoule librement du coeur du croyant
Mgr Bernard Toshio Oshikawa, capucin, évêque de Naha à Okinawa, a, de même, souligné que, dans l’Eglise japonaise, la norme, qui est occidentale, provoque “un véritable blocage à l’encontre de tout effort pastoral“. “L’enracinement occidental de notre langage théologique, le rythme et la structure de nos liturgies comme de notre catéchèse, ne touchent pas le coeur de ceux qui cherchent“. L’évêque de Naha a aussi rappelé à l’Assemblée spéciale du Synode “le principe de subsidiarité” recommandé par Jean-Paul II qui affirmait qu’il serait le guide des relations entre la Curie romaine et les Eglises d’Asie. La subsidiarité signifie que “le Saint–Siège doit redéfinir son rôle,” en s’écartant d’une “unique et uniforme loi abstraite qui étoufferait non seulement la spiritualité authentiquement asiatique mais aussi l’expression liturgique et la vraie recherche théologique asiatiques, ainsi qu’une réelle croissance dans la maturité
Mgr François-Xavier Kaname Shinamoto, archevêque de Nagasaki, lui aussi, a parlé de la nécessité de l’inculturation, spécialement liturgique, des Eglises locales en Asie. “Elles ont besoin d’une plus grande liberté d’action. La perte des caractéristiques culturelles occidentales ne signifie absolument pas une quelconque séparation d’avec la foi catholique. L’inculturation doit progresser tout en maintenant fermement le dépôt de la foi. L’Asie est une terre de contemplation, d’ascétisme et de profonde spiritualité,” une terre où l’Eglise devrait être davantage “l’Eglise qui prie
Le cardinal Peter Seiichi Shirayanagi, archevêque de Tôkyô, reproche à l’Eglise d’être étrangère à l’Asie et aux Eglises locales de “se tenir à l’écart de la vie des peuples, de leur histoire, de leurs luttes et de leurs rêves.” Comme antidote, il propose un dialogue au niveau de l’action, nourri d’une réflexion théologique, un échange d’expériences religieuses et un dialogue de vie. “Alors seulement la religion touchera en profondeur la vie du peuple
Mgr Stephen Fumio Hamao, évêque de Yokohama et président de la Conférence épiscopale du Japon, a, quant à lui, développé un thème sous-jacent dans les interventions des autres évêques: tout ce qui touche à l’environnement devient la composante de tout travail en faveur de la paix. “Travailler pour la paix devrait être le principal souci de l’Eglisea-t-il dit, “l’écologie qui met la vie en prise directe avec la nature est un de éléments importants de la paix et est hautement appréciée des peuples d’Asie