Eglises d'Asie

Une large majorité des catholiques de Corée pratiquent le culte des ancêtres sous des formes diverses

Publié le 18/03/2010




L’institut théologique Woori, de Séoul, vient de faire connaître les résultats d’une enquête concernant la pratique et les formes du culte des ancêtres chez les catholiques. Elle a touché un échantillon représentatif de 1 046 laïcs catholiques et fait apparaître un certain nombre de résultats intéressants. En particulier, elle a souligné l’actuelle popularité de ce culte dans l’Eglise coréenne : 88 % des personnes interrogées pratiquent ce culte sous une forme ou sous une autre. 33,2 % d’entre elles vénèrent leurs ancêtres selon des rites qu’ils estiment “catholiciséstandis que 54,8 % se contentent de suivre les rites traditionnels directement issus de la culture confucéenne. Beaucoup ont répondu que dans cette pratique, ils ont conscience d’être en accord avec les directives de l’Eglise catholique. Ceux qui donnent une forme catholique à ce culte traditionnel le font en suivant certains conseils donnés par leurs prêtres et leurs évêques; d’autres utilisent des prières catholiques ou placent un crucifix sur l’autel des ancêtres.

Des directives à ce sujet ont été approuvées par la Conférence épiscopale de Corée et ont été appliquées à partir de 1990. Cependant, auparavant, un certain nombre de projets avaient été publiés ici et là. En 1984, à l’occasion de la Conférence pastorale pour le deux-centième anniversaire de l’Eglise de Corée, un schéma de texte avait été préparé qui recommandait à l’Eglise d’autoriser les rites du culte des ancêtres en respectant dans une certaine mesure leurs formes traditionnelles. Au mois de mars dernier, la Conférence épiscopale a renvoyé à la Commission de liturgie pour révision un texte concernant l’inculturation des funérailles et le culte des ancêtres. Le texte amendé sera soumis à la prochaine réunion de la Conférence.

Depuis le début de l’évangélisation en Asie de culture chinoise, la nature du culte des ancêtres a été l’objet d’une longue controverse au sein des milieux chrétiens. La pratique de ces rites avait été interdite par le pape Clément XI en 1704. L’Eglise de Corée fut informée de cette interdiction en 1790, six ans après sa fondation, par Mgr Alexandre de Gouvea, évêque de Pékin, qui à cette époque avait juridiction sur la Corée. En 1939, le Saint-Siège était revenu sur les précédents décrets et avait déclaré qu’une partie des rites de ce culte pouvait être pratiquée.