Eglises d'Asie

Une organisation catholique internationale, d’abord sceptique, porte un jugement positif sur les travaux du synode des évêques d’Asie

Publié le 18/03/2010




Dans un communiqué publié à Rome deux jours après la fin de l’Assemblée spéciale du synode des évêques d’Asie, le “Mouvement catholique international pour les affaires intellectuelles et culturelles – Pax Romana” (ICMICA) est revenu sur les prévisions pessimistes qui avaient été émises par un de ses représentants à l’ouverture de cette assemblée (10). Par sa composition, le synode apparaissait à ce dernier comme peu représentatif des réalités asiatiques et ne laissait espérer que peu de résultats. Au contraire, selon les porte-parole du mouvement ICMICA, auteurs du communiqué, “le synode a ouvert une nouvelle espérance pour l’Eglise en Asie … et il pourrait bien apparaître comme un des événements les plus significatifs pour l’Eglise universelle

Beaucoup d’évêques d’Asie s’y sont exprimé avec courage sur des thèmes que l’Eglise en Asie a identifiés comme signifiants, dit le communiqué. Il ajoute même : La manière vivante et quelquefois critique avec laquelle les évêques d’Asie ont abordé les problèmes, n’a pas été sans créer des remous en certains milieux. On s’est même efforcé de reformuler certaines de leurs expressions à l’intérieur d’un cadre plus classiqueLa majorité des réalités du continent asiatique, dans les domaines socio-économique, culturel, pastoral, ont été traités sans concession par les évêques qui ont aussi exprimé leurs aspirations à la décentralisation de l’Eglise et à une plus grande participation de l’Asie dans la curie romaine.

Malgré la satisfaction que leur a procurée le comportement inattendu de l’assemblée synodale, les auteurs du texte révèlent cependant un certain nombre de leurs craintes et relèvent quelques défaillances de l’Assemblée synodale. En particulier, ils se demandent si les interrogations exprimées par les évêques dans les groupes de discussion ont été authentiquement reflétées dans les propositions de la déclaration finale du Synode. Le document de Pax Romana porte aussi un jugement relativement sévère sur le fonctionnement du synode et sur l’application des principes fondateurs de ce type d’assemblée, à savoir la collégialité et la subsidiarité, application qualifiée de négligente. Enfin, des doutes sont émis concernant les possibilités pour les Eglises d’Asie de dépasser les traditionnelles limites de leurs pratiques théologiques aussi bien que pastorales.

En dernier lieu, les auteurs de ce document tire un certain nombre de leçons de cet événement majeur de la vie de l’Eglise. Du fonctionnement du synode, ils concluent que l’Eglise, si elle veut devenir une institution accueillant la participation des laïcs doit adopter les principes démocratiques qui régissent les institutions des Nations Unies, ou les associations civiles, à savoir le droit à l’information, la transparence, la nécessité de rendre compte. Selon le communiqué, la presse catholique, la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie, le secrétariat du synode et divers forums indépendants ont joué un grand rôle dans la sensibilisation de l’Assemblée des évêques aux besoins des peuples d’Asie.