Eglises d'Asie – Indonésie
Irian Jaya : les Eglises s’inquiètent des exactions et des meurtres commis par les militaires sur le territoire
Publié le 18/03/2010
Le rapport présenté par le curé de Timika, une des villes où avaient éclaté de violentes émeutes en mars 1996, s’est voulu particulièrement alarmant. Depuis décembre 1996, a-t-il rappelé, onze personnes de la région ont été abattues par balles, deux ont disparu, trois ont été blessées. Toutes ont été victimes des opérations menées par les militaires pour combattre le mouvement séparatiste papou et assurer la sécurité des employés de la compagnie américaine qui exploite le cuivre et l’or de la région, à savoir “Freeport Indonesia Corporation“. Le prêtre a précisé que, sous prétexte de pourchasser les rebelles, les militaires ont brûlé treize chapelles dans treize villages différents, deux centres de soins et 195 maisons. Les fermes dévastées par eux ne se comptent plus.
Toutes ces violations des droits de l’homme se sont produites après la libération par les militaires d’un groupe de chercheurs du Fonds mondial pour la nature, qui avaient été pris en otage par un groupe du mouvement séparatiste papou. Les opérations militaires avaient obligé les villageois à fuir leurs maisons et à chercher refuge dans des grottes et dans la forêt voisine. Les deux personnes abattues par balles étaient des villageois qui se rendaient dans leurs jardins chercher de la nourriture, les réserves de leurs cachettes étant épuisées. Par ailleurs, la malnutrition due à cette situation a rendu la population plus vulnérable aux diverses maladies. Quinze personnes sont mortes de diverses maladies dans leurs refuges, et dix-huit après en être sorties.
A l’issue de cette réunion, la Communion des Eglises d’Indonésie a publié un communiqué exprimant la grande émotion ressentie par les chrétiens à la suite de ces meurtres de victimes innocentes de la population de l’Irian Jaya. Le texte appelle le nouveau président à prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme aux exactions de l’armée. Il rappelle aussi les nombreux appels lancés en ce sens par les Eglises et les associations humanitaires, appels qui n’ont pas encore été entendus (4).