Eglises d'Asie

La seule collection de livres religieux du pays ne peut plus publier d’ouvrages faute d’autorisation

Publié le 18/03/2010




Il n’existe actuellement que deux organismes officiellement agréés à présenter des demandes de publication pour livres religieux au Vietnam, soit l’archevêché de Saigon, soit la collection “Dai Ket”, directement patronnée par le Comité d’union du catholicisme à Hô Chi Minh-Ville. L’archevêché n’a que peu de moyens et ne reçoit que très peu d’autorisations. Quant à la collection “Dai Ket”, qui jusqu’ici n’avait pas rencontré de difficultés majeures, elle a pratiquement cessé de fonctionner depuis le début de l’année, faute de réponses des autorités compétentes à ses demandes de publication.

L’hebdomadaire “Catholicisme et Nation“, organe saigonais du Comité d’union, qui publie un petit dossier à ce sujet (10), rapporte qu’en octobre 1997, la collection a présenté 25 titres à la maison d’édition de Hô Chi Minh-Ville, plus 17 autres titres au mois de mars 1998. Jusqu’à présent, aucun de ces livres n’a reçu de permis de publication de la part du service gouvernemental des éditions. Les demandes de publication sollicitées par les autres organisations religieuses, en particulier bouddhistes, se heurtent à la même fin de non-recevoir. Ce retard apparaît d’autant plus curieux qu’au début de cette année, le ministère de la Culture et de la communication, a publié un “Règlement provisoire des éditions religieuses” qui, au premier abord, semblait susceptible de faciliter la publication de livres religieux.

Dans une lettre au premier ministre, le P. Phan Khac Tu, député de Hô Chi Minh-Ville à l’Assemblée nationale, et secrétaire général du Comité d’union du catholicisme, a protesté contre ce retard et fait part du mécontentement des auteurs et des organisations ayant eu recours à la collection “Dai Ket” pour éditer leurs ouvrages.

Le journal “Catholicisme et Nation” publie aussi la réponse du service gouvernemental des éditions aux protestations du prêtre-député. La lettre, qui est datée du 16 mai 1998, attribue ce retard à une série de remaniements internes des critères retenus jusqu’ici pour juger de l’opportunité de la publication de livres religieux. Elle s’engage à discuter de ces questions avec les autorités compétentes, et promet une prochaine réponse.

Il faut remarquer que beaucoup d’auteurs de livres traitant de divers sujets religieux évitent de passer par la censure et l’autorisation des autorités étatiques, impriment et publient leurs oeuvres sous le manteau. Selon des sources vietnamiennes, ces ouvrages non officiels rencontrent un énorme succès.