Eglises d'Asie

Les derniers demandeurs d’asile vietnamiens aux Philippines reçoivent la résidence permanente et la possibilité de devenir citoyens philippins

Publié le 18/03/2010




Le président sortant des Philippines a signé, le 2 juin 1998, un décret accordant aux derniers boat-people vietnamiens dans le pays la résidence permanente et la possibilité d’acquérir la citoyenneté philippine. Environ 1 500 demandeurs d’asile vietnamiens avaient, grâce à l’intervention de la Conférence épiscopale, pu échapper au rapatriement et rester sur place en attendant un éventuel départ dans un autre pays d’accueil, éventualité qui, pour la plupart d’entre eux, ne s’est pas produite. Un tiers d’entre eux vivent dans une zone d’hébergement, appelée “Vietville”, dans le sud-ouest de l’île de Palawan. Les autres sont dispersés dans diverses provinces où ils travaillent dans des usines ou ont monté de petites affaires.

Le président Fidel Ramos, qui doit quitter ses fonctions présidentielles le mois prochain au terme d’un mandat de six ans, a annoncé ce décret au cours d’une visite à Palawan où il était allé inspecter la réalisation de projets gouvernementaux. Il a commenté cette décision en affirmant qu’il voulait préparer la voie et accorder son soutien aux futures demandes de résidence permanente et de nationalisation des ressortissants vietnamiens et de leurs enfants vietnamo-philippins. Il a ajouté dans une interview radiodiffusée que le problème, longtemps en suspens, des dernier réfugiés vietnamiens aux Philippines trouvait ainsi une heureuse solution.

Depuis 1975 jusqu’en 1996, près de 40 000 “boatpeople” vietnamiens sont venus chercher un asile provisoire aux Philippines. Les premiers étaient arrivés dans les mois qui ont suivi le changement de pouvoir au Sud-Vietnam, après 1975. A partir de 1989 et de l’application du plan global d’action, la procédure du “screening” fut mis en place pour séparer les réfugiés “authentiques” pouvant espérer un accueil définitif dans un autre pays et les migrants économiques destinés à être rapatriés. Au mois de février 1996, ils étaient encore 2 500 demandeurs d’asile à résister au rapatriement, lorsque, après intervention de la Conférence épiscopale, le gouvernement philippin à renoncé à la politique de rapatriement forcé (12). Le groupe encore sur place, d’environ 1 500 personnes, a été pris en charge par l’Eglise catholique des Philippines (13).

Un des meilleurs soutiens des réfugiés vietnamiens aura été la propre soeur du président Ramos, Mme Leticia Shahani. Le 15 mai 1996, elle avait prononcé devant le sénat, un vigoureux plaidoyer pour les réfugiés vietnamiens (14).