Eglises d'Asie

Le responsable du mouvement charismatique catholique Elim commente la défaite de son candidat aux présidentielles

Publié le 18/03/2010




Aux dernières élections présidentielles et sénatoriales du 11 mai dernier, l’homme d’affaires, Santiago Dumlao, était le candidat à la présidence du “Mouvement pour le renouveau nationalgroupe politique patronné par le “Mouvement du renouveau charismatique catholique ElimIl était arrivé neuvième sur dix pour le nombre de suffrages obtenus, n’ayant recueilli que 1,2 % du total des voix. Aucun des autres candidats présentés par le mouvement politique affilié aux charismatiques n’avait obtenu assez de voix pour obtenir un poste. Commentant récemment ces piètres résultats, le fondateur du mouvement charismatique, Guillermo Nakar, a déclaré qu’il s’agissait là d’un “simple ajournement” voulu par Dieu.

Dans sa déclaration, Guillermo Nakar, a d’abord attribué la défaite de son mouvement, à diverses causes “indirectes”. Parmi celles-ci, il a cité en premier lieu l’absence de soutien des évêques. Si ceux-ci avaient accordé leur appui aux candidats de Dieu“, au lieu de limiter l’intervention de l’Eglise à la surveillance du déroulement des élections, les résultats auraient été différents, a-t-il déclaré. Il a rappelé que son groupe avait demandé aux évêques de lui désigner un candidat approprié. Certains prélats auraient envoyé des réponses dilatoires, la plupart n’aurait rien répondu. Pourtant, a-t-il ajouté, le second Concile plénier des Philippines de 1992 avait demandé aux laïcs de participer à l’évangélisation de la société par l’engagement politique.

Le groupe politique patronné par Guillermo Nakar et son mouvement charismatique, lui avait été inspiré, selon ses dires, par une vision divine dont lui et sa femme auraient bénéficié lors d’un voyage à Jérusalem. Le programme mis en avant lors de la campagne électorale (16) devait, selon lui conduire, le pays vers une extraordinaire prospérité. Grâce à la suppression des impôts sur les revenus, la récupération par le gouvernement des taxes sur les jeux, une pension journalière accordée aux mères de famille, l’élimination de la pauvreté devait devenir effective à la fin de l’année 1998, et, en l’an 2000, les Philippines devaient devenir la lumière de l’Asiegrâce au renouveau moral instauré par la nouvelle présidence.

Revenant sur ces promesses de campagne électorale, le fondateur du mouvement charismatique a admis que son groupe avait trop compté sur un miracle de Dieu, croyant que le mouvement populaire qui avait chassé le président Marcos en 1986 se renouvellerait. Puisqu’il n’y avait pas de miracle et qu’aucun changement apparent n’était apparu dans la vie politique, son mouvement reviendrait vers ses racines spirituelles pour discerner la volonté de Dieu“. Il a ajouté qu’il lui restait plusieurs années pour se préparer à de nouvelles élections, restaurer la nation et appliquer son programme économique”.

Interrogé sur les déclarations du responsable charismatique, Mgr Dinualdo Gutierrez de Marbel, a répondu que tout en appréciant la bonne volonté des membres du mouvement, il ne pensait pas qu’il était possible de fixer une date-limite pour la suppression de la pauvreté et que l’on ne pouvait compter sur un miracle pour transformer le régime. Mgr Oscar Cruz, président de la Commission épiscopale d’action sociale a été plus sévère encore. En créant un parti politique, a-t-il dit, Nakar s’est rendu incapable de mener à bien le renouveau moral. C’est pour cela que nous comptions sur lui et non pas pour présenter des candidats aux élections …”