Eglises d'Asie

Les évêques indiens souhaitent un désarmement nucléaire universel, non limité à l’Asie du Sud

Publié le 18/03/2010




Dans une déclaration publiée à l’issue d’une réunion du bureau permanent de la Conférence épiscopale, tenue à New Delhi du 9 au 11 juin, les évêques indiens ont lancé un appel à la paix et au désarmement. Evitant de critiquer trop directement les récents essais nucléaires menés par l’Inde, le 11 et 13 mai, et par le Pakistan le 28 et 30 mai, ils se sont pourtant adressés avec franchise aux deux pays engagés toujours plus avant dans une confrontation hostile, accompagnée d’une escalade nucléaire. Le gouvernement indien avait déclaré publiquement que les essais nucléaires étaient destinés à assurer la sûreté de l’Inde devant la multiplication de l’armement nucléaire des pays voisins. Reconnaissant que la paix était inséparable de la sécurité, les évêques se sont déclarés en faveur de toute initiative de paix et de sécurité. Ils ont demandé aux deux pays d’employer leurs ressources nationales à lutter contre la famine et les fléaux naturels plutôt que les gaspiller dans une course aux armements impliquant l’hostilité, la guerre et les destructions.

Selon les évêques, la tâche la plus urgente pour les deux gouvernements est de se libérer de la tension qui règne actuellement entre eux, de restaurer la confiance et la communication. La déclaration souhaite que des rencontres diplomatiques et politiques entre les deux pays fassent jouer le sens du respect pour la vie qui est le propre des deux pays, et soulignent leur héritage commun, historique et culturel.

Le communiqué des évêques en appelle à un désarmement universel à travers des négociations démocratiques internationales. Sur ce point, il se réfère à l’appel lancé en 1996 par Jean-Paul II au corps diplomatique en poste au Saint-Siège, demandant de réaliser le désarmement et la non-prolifération des armements, le plus rapidement possible et sous un contrôle international effectif. Selon les évêques, telle est la seule forme réaliste de la défense nationale, grâce à laquelle est repoussé l’ennemi commun à tous, à savoir, la guerre et ses racines.

Commentant cet appel des évêques, le P. Georges Pereira, vice-secrétaire de la Conférence épiscopale a précisé que le désarmement demandé par les évêques ne pouvait se limiter à l’Asie du Sud seulement. Selon lui, l’initiative du désarmement nucléaire devait être prise par les cinq grandes puissances nucléaires. Il a aussi souligné que les récentes sanctions économiques prises contre l’Inde et le Pakistan après les essais nucléaires contribueraient surtout à augmenter la pauvreté, les souffrances et les privations de la population.