Eglises d'Asie – Divers Horizons
Mgr François-Xavier Nguyên Van Thuân, ancien archevêque coadjuteur de Hô Chi Minh-Ville est nommé président du Conseil pontifical “Justice et Paix”
Publié le 18/03/2010
Originaire du Centre Vietnam, ordonné prêtre en 1953, Mgr Thuân avait été nommé évêque de Nha Trang au Sud-Vietnam en 1967, puis archevêque coadjuteur du diocèse de Saigon, le 24 avril 1975, six jours avant la fin de l’ancien régime du Sud-Vietnam. Les nouvelles autorités refusèrent aussitôt cette nomination et empêchèrent l’archevêque d’exercer ses nouvelles fonctions. Le 16 août 1975, Mgr Nguyên Van Thuân était amené en résidence surveillée dans une petite paroisse de son ancien diocèse, puis incarcéré à Nha Trang dans des conditions particulièrement sévères. Conduit ensuite au Nord-Vietnam, il fut placé dans le camp de rééducation de Vinh Phu, assigné à résidence dans la paroisse de Giang Xa au Nord-Vietnam pendant quatre ans, et enfin de nouveau interné en divers endroits jusqu’au mois de décembre 1988, date à laquelle il fut libéré. Il ne put cependant pas rejoindre son poste de Hô Chi Minh-Ville et, bientôt, lors d’un voyage à Rome, le gouvernement lui fit savoir qu’il était indésirable au Vietnam et qu’il ne pouvait y retourner.
C’est en 1994, après la nomination d’un administrateur apostolique à Hô Chi Minh-Ville que le Saint-Siège a renoncé à maintenir Mgr Thuân à son poste de coadjuteur de Hô Chi Minh-Ville et l’a nommé à la vice-présidence de “Justice et paix”, tout en faisant savoir par la bouche de Mgr Celli que “le Saint–Siège tenait la mesure prise contre lui comme une injustice manifesteDepuis lors le Saint-Siège et le gouvernement vietnamien sont arrivés à un accord à Hô Chi Minh-Ville où, le 9 mars 1998, Mgr Jean Baptiste Pham Minh Mân a été nommé officiellement archevêque.
Lors du Synode des évêques d’Asie, plusieurs intervenants avaient exprimé le voeu que soit renforcée la présence asiatique dans la curie romaine. Cette nomination, après celle de l’archevêque japonais, Mgr Fumio Hamao, au Conseil pontifical de la pastorale des migrants et des itinérants montre que le souhait des évêques a été pris en compte.