Eglises d'Asie

Selon une commission épiscopale, l’aide à la Corée du Nord devrait être inconditionnelle

Publié le 18/03/2010




Le 21 juin, pour le cinquantième anniversaire de la séparation de la Corée en deux Etats, la commission épiscopale pour l’évangélisation de la Corée du Nord a publié un message qui dresse un tableau de l’état actuel des relations entre le nord et le sud. La commission enregistre une diminution de l’hostilité entre les deux parties séparées du même pays. En même temps, elle conseille au gouvernement du sud d’aller encore de l’avant dans les concessions et d’offrir son aide à la Corée du Nord sans poser de conditions et, plus spécialement, en évitant de tenir compte du principe de réciprocité, s’il veut véritablement s’orienter vers une vraie réconciliation.

Selon le président de la Commission épiscopale, l’abbé bénédictin Placid Ri Tong-ho, depuis l’entrée en fonction du président Kim Dae-jung au mois de février, la politique suivie à l’égard du nord a changé de façon positive. Cependant les transformations qui ont eu lieu ne sont pas encore suffisantes pour aboutir à une réconciliation nationale, qui, pour être authentique, ne devrait pas exiger l’application du principe de réciprocité. Selon le président de la Commission, le gouvernement de Corée du sud devrait consacrer ses efforts à aider la société du nord à s’ouvrir davantage. Pour le moment, constate-t-il, les deux parties sont loin de la réunification puisqu’il n’y a même pas eu encore de dialogue.

En avril dernier, des entretiens entre les deux Corée se sont tenus à Pékin pour discuter de l’offre par la Corée du Sud de 200 000 tonnes d’engrais à la population du nord, aide susceptible d’assurer la production vivrière dans un pays où sévit la famine. Cependant depuis 1995, les négociations entre le nord et le sud ont toujours échoué, le nord refusant de se plier au principe de réciprocité, c’est-à-dire de permettre, en retour, le regroupement des familles coréennes séparées depuis la division du pays, comme l’exigeaient les autorités du sud. En ce domaine, le nouveau président a adopté une politique moins dure que ses prédécesseurs, particulièrement, en délivrant de toute entrave l’aide privée au nord, au nom de la séparation de l’économie et de la politique. Cependant, au niveau gouvernemental, il exige que la Corée du Nord se soumette au principe de réciprocité, affirmant que telle devait être la contribution de ses compatriotes séparés à la paix et à la réconciliation après plus de cinquante ans d’hostilité mutuelle.

Prenant en compte le fait que l’actuel gouvernement est favorable aux échanges et à la collaboration au niveau civil, le message de la Commission épiscopale fait observer qu’il est temps que les deux Corée se rencontrent fraternellement et mènent à bien l’oeuvre de réconciliation nationale. Comme pour illustrer le message de la Conférence épiscopale coréenne et montrer que les portes du nord étaient prêtes à s’ouvrir, le 16 juin, Chung Ju-young, responsable du groupe Hyundai et connu comme l’homme le plus riche de Corée, a fait une visite historique à son village natal en Corée du nord, et est devenu le premier civil ayant franchi la ligne du cessez-le-feu. Il avait amené avec lui 1000 têtes de bétail, scène qui a été montrée à la télévision des deux pays séparés.