Eglises d'Asie

Vive réaction des Eglises chrétiennes à l’annonce d’une future suppression de l’exemption d’impôts accordée jusqu’ici aux établissements éducatifs et médicaux

Publié le 18/03/2010




L’ensemble des chrétiens de l’Inde s’oppose à un récent projet du gouvernement fédéral prévoyant de rétablir l’impôt sur les établissements éducatifs et médicaux, qui en avaient été exemptés depuis 1922. Dans une démarche commune, le 10 juin 1998, le président de la Conférence épiscopale, Mgr Alan de Lastic, et le président du Conseil national protestant des Eglises, K. Rajaratnam, ont adressé au premier ministre, Atal Behari Vajpayee, un mémorandum qui lui exprime leur mécontentement et lui demande de retirer ce projet qu’ils estiment dangereux, injustifié et, de plus, susceptible de porter gravement tort aux établissements éducatifs et médicaux. Selon le secrétaire de la Conférence épiscopale indienne, le P. John Wallamattam, qui a commenté le projet gouvernemental le 24 juin suivant, des taxes imposées sur les bénéfices réalisés par ce type d’établissements contribueront à la hausse des frais pesant sur eux. Le prêtre a ajouté que l’initiative gouvernementale provoquerait l’asphyxie des écoles et collèges chrétiens. Dès que le gouvernement aura notifié officiellement son projet, la Conférence épiscopale s’efforcera de calculer avec précision les conséquences économiques générales de cette mesure.

Le projet à l’étude dans les bureaux gouvernementaux recommandera d’abroger une disposition de la loi d’imposition sur les revenus en vigueur depuis 1922 accordant une exemption d’impôts sur les établissements éducatifs et médicaux. Cette mesure est envisagée dans le cadre de l’élaboration du budget national, le premier pris en charge par le nouveau gouvernement de Vajpayee, un budget que déjà quelques économistes ont décrit comme protectionniste et inflationniste. Le ministre des finances a justifié l’abolition de l’ancienne exemption d’impôts en affirmant que les écoles et les établissements de santé en avaient fait un mauvais usage et devaient être désormais soumis à ce qu’il a appelé “la discipline de l’impôt”.

Dans le mémorandum adressé au gouvernement, les deux dirigeants chrétiens ont soigneusement motivé leur opposition à de nouvelles dispositions en ce domaine. Après avoir souligné que l’initiative gouvernementale soumettrait les établissements en question à la décision subjective d’un inspecteur des impôts, ils ajoutent qu’elle constituerait une atteinte grave à la confiance et à l’attention que la constitution accorde à ces établissements qui se sont mis loyalement au service du pays pendant des années. Enfin, ils font remarquer que la réglementation aujourd’hui en vigueur est largement suffisante pour empêcher les établissements de faire un mauvais usage de l’exemption qui leur est accordée.

Récemment le porte-parole du ministère de finances a informé la presse que la suppression de l’exemption d’impôts des établissements scolaires et médicaux n’avait pas pour objectif d’augmenter les revenus financiers du gouvernement, mais seulement de mettre un terme au mauvais usage de cette exemption.