Eglises d'Asie – Inde
La mise en cause des essais nucléaires par plusieurs organisations chrétiennes a profondément déplu à certains hindous nationalistes
Publié le 18/03/2010
Le communiqué du groupe hindouiste, paru le 23 juin, demande aux chrétiens indiens la raison de la tolérance qu’ils manifestent pour l’arsenal nucléaire occidental. Il leur propose d’écrire à leurs Eglises-mères à l’étranger afin qu’elles s’engagent elles-mêmes pour le désarmement nucléaire étant donné que les quatre puissances nucléaires sont, en fait, des pays chrétiens. Le groupe extrémiste hindou souligne l’absence de réaction de l’Eglise de France lors des essais nucléaires menés par leur pays en 1996. Il s’étonne aussi du silence de l’Eglise de l’Inde lors des essais nucléaires de la Chine. Il ajoute : “Etant donné le caractère sanglant de l’histoire du christianisme dans le monde, son actuel souci pour le développement apparaît vraiment comme un changement d’attitude majeur“.
Diverses réactions se sont fait jour chez les chrétiens de l’Inde. Mgr Karam Masih, de l’Eglise de l’Inde du nord, à Delhi, a souligné le chauvinisme des critiques du groupe hindouiste et répliqué que les chrétiens indiens ne considèrent pas les positions des Eglises occidentales comme pertinentes pour leur pays. Le porte-parole de l’Union catholique panindienne, John Dayal, a fait observer que les chrétiens ne sont pas seuls à tenir de telles positions et que de nombreux scientifiques, diplomates, anciens officiers, hindous y compris, ont condamné les décisions politiques qui ont conduit à cette malheureuse course aux armements nucléaires. Dans cette affaire, les chrétiens ont parlé au nom du bien commun de l’Inde.
Répondant à la mise en question des Eglises occidentales par le communiqué hindouiste, John Dayal a rappelé la condamnation par l’Eglise catholique du chantage à l’arme nucléaire et de la Guerre froide. Il s’est enfin élevé avec vigueur contre le reproche fait aux chrétiens d’abuser de l’hospitalité hindoue, reproche injurieux d’abord pour l’hindouisme, et qui laisse entendre que les membres de toutes les autres communautés religieuses en Inde seraient des étrangers en Inde.