Eglises d'Asie – Inde
Les bouddhistes réclament la priorité sur le site controversé d’Ayodhya
Publié le 18/03/2010
La lettre affirme la priorité absolue du bouddhisme sur la propriété des lieux. Ayodhya est un lieu saint qui daterait de l’époque de Bouddha lui-même. Hindouisme et islam ne se seraient implantés à cet endroit qu’après la destruction de sanctuaires et de monastères bouddhistes présents sur les lieux depuis les origines du bouddhisme. L’auteur de la lettre aux deux plus grandes autorités indiennes affirme que sa demande s’appuie sur des fondements historiques et propose au gouvernement que des fouilles soient entreprises sur place pour déterminer la vérité. Selon le religieux bouddhiste, Ayodhya est le lieu de naissance de Ashwaghosh, moine bouddhiste et poète de langue sanskrite qui a écrit une vie de Bouddha, “Buddha CharitaC’était aussi un des endroits favoris de Bouddha lui-même qui a vécu dans cette région de nombreuses années.
Cette initiative d’une religion qui aujourd’hui n’a que peu d’adeptes en Inde vient encore encore renforcer le climat de confusion et la polémique qui règne sur Ayodhya, mot qui signifie littéralement “Terre de la non–guerreLe président de l’Union indienne des ligues musulmanes a qualifié la réclamation bouddhiste de prétention ridicule et voit dans ce nouveau tournant de la polémique un des éléments de la conspiration hindoue pour s’emparer de ces lieux. Les musulmans ont, par ailleurs, entamé un procès à la cour suprême pour faire reconnaître leurs droits sur Ayodhya et obtenir d’y faire reconstruire une mosquée. Le dirigeant du VHP, (Vishwa Hindu Parishad ou Conseil mondial hindou, organisation responsable pour une grande partie de la démolition de la mosquée en 1992, s’est contenté de réaffirmer l’appartenance de Ayodhya à l’hindouisme et a dit qu’il était prêt à en discuter amicalement avec les musulmans et les bouddhistes.
L’Eglise catholique de l’Inde qui n’est pas engagée dans ce conflit déplore de voir cette querelle religieuse s’envenimer davantage. Le porte-parole de la Conférence épiscopale a regretté la dimension “pluri-religieuse” donnée à ce conflit par l’intervention bouddhiste. Par ailleurs, la commission épiscopale pour l’oecuménisme et le dialogue a annoncé publiquement qu’elle inviterait les différentes parties engagée dans ce conflit à une discussion sur ce type de controverses.