Eglises d'Asie – Corée du sud
Selon un évêque de retour du Nord, l’aide humanitaire est la condition du rapprochement des deux Corée
Publié le 18/03/2010
Bien que Mgr Choi ne soit pas le premier évêque sud-coréen à visiter la Corée du Nord depuis la guerre de 1950-1953, il est le premier à l’avoir fait en tant qu’envoyé de l’Eglise et avoir été reçu par les catholiques du nord. Il représentait le cardinal Stephen Kim Sou-hwan, et, en même temps, supervisait la distribution de 3 000 tonnes de maïs et de 1 000 tonnes d’engrais offerts par le NRC.
Interrogé sur la réunification des deux Corée, il a expliqué qu’il n’aimait pas utiliser le mot de “réunification” à cause de ses implications politiques. “Nous préférons celui de réconciliation parce que tel est notre devoir et notre droit.” Il a ajouté : “Nous sommes un seul peuple. Malgré les disparités apparues durant ces 50 ans de séparation, nous avons en commun des traditions, les mêmes valeurs spirituelles et culturelles et une même langue. Cela est indéniable.” Au sujet de la liberté religieuse en Corée du Nord, l’évêque auxiliaire de Séoul a dit que, la situation au Nord étant tellement différente “à tous points de vue“, qu’il était difficile de se faire un jugement à partir de la seule optique sud-coréenne : “Nous vivons dans des systèmes politiques et idéologiques différents. Ils n’ont pas de clergé ni de religieux ou religieuses. En Chine et à Cuba, il y a des prêtres, en Corée du Nord, aucun“Ils sont sous contrôle. Ils n’ont pas la liberté religieuse telle que nous l’entendons, nous“. Mgr Choi pense aussi que les relations avec le Saint-Siège “ne seront pas faciles.”. Il estime cependant que “le Vatican devrait faire des approches à partir de l’aide humanitaire“.
Mgr Choi assure que la Corée du Nord a “absolument” besoin d’assistance mais qu’à l’aide alimentaire s’ajoute la nécessité d’une aide à plus long terme dans des domaines aussi différents que la technologie agricole, l’outillage, les semences et les engrais. Attentif aux signes du temps, le NRC continuera d’oeuvrer pour la réconciliation grâce à l’aide humanitaire, a promis l’évêque qui a célébré deux messes pour les catholiques nord-coréens à Pyongyang, au cours de sa visite.
“Le seul fait d’employer le terme de réconciliation, a conclu l’évêque, est déjà un résultat. Les deux gouvernements du Nord et du Sud comprennent et acceptent l’utilisation du mot ‘réconciliation’ plutôt que celui de réunification. Nous attendons beaucoup d’autres contacts entre les deux parties“.