Eglises d'Asie – Inde
Un rapport de la commission nationale des minorités sur la multiplication des agressions contre les chrétiens est critiqué par des groupes hindous
Publié le 18/03/2010
Une équipe de la commission, composée de cinq membres, avait enquêté sur le terrain du 10 au 12 août 1998, pour vérifier l’affirmation des parlementaires de l’opposition au parlement de Delhi, le 31 juillet, selon laquelle on avait compté 24 agressions contre des chrétiens ou des musulmans dans cet Etat en l’espace de neuf jours. Ils avaient aussi accusé le gouvernement fédéral contrôlé par le parti hindouiste BJP (Bharatiya Janata Party) de ne rien faire pour mettre un terme aux agissements extrémistes de certains groupes hindous. Sous la pression, le gouvernement avait admis que les attaques physiques contre chrétiens et musulmans avaient en effet augmenté dans le Gujarat et le Maharashtra.
Néammoins, Pravin Togodia, porte-parole du Vishwa Hindu Parishad (VHP) ou “assemblée mondiale de l’hindouisme, l’un des groupes hindouistes les plus virulents du pays, a affirmé que la commission nationale des minorités n’était pas crédible dans ses conclusions, “parce qu’elle est composée de membres qui affichent leurs sympathies pour les minoritésIl a ajouté que les membres de la commission étaient “des hôtes indésirables” dans l’Etat du Gujarat, dominé par le BJP. Les hindous ont donc ignoré la présence des membres de la commission, “animés, selon eux, par des motivations politiques” et “anti–hindoues
Tahir Mahmood, président de la commission nationale des minorités a affirmé de son côté, que le travail de la commission “n’a rien à voir avec la politique et la religionIl a ajouté : “Voir une autre signification dans l’action de la commission et l’attribuer à d’autres motifs est absolument malhonnête. C’est un outrage à une autorité compétenteL’équipe d’enquêteurs de la commission était conduite par le Rév. James Massey et composée de quatre autres membres, journalistes et avocats. Les sévices subis récemment par les chrétiens et les musulmans dans l’Etat du Gujarat ont été rapportés précisément : des musulmans ont été forcés de quitter leur village, des églises ont été détruites, des missionnaires chrétiens battus, des écoles attaquées et 300 bibles brûlées dans une école.
Bien que les dirigeants du VHP aient affirmé que les hindous avaient boycotté les membres de la commission nationale des minorités, une foule chantant des slogans pro-hindous s’est rassemblée, le 11 août, devant le lieu de réunion de la commission, exigeant d’être entendue. Des manifestations hindouistes ont eu lieu aussi dans les villes de Surat et de Rajkot quand les membres de la commission y sont passés.
Le directeur général de la police de l’Etat du Gujarat, C.P. Singh, a affirmé que “certains groupes hindouistes se croient autorisés à faire la loi et se comportent comme s’ils avaient la responsabilité de faire la police