Eglises d'Asie

Enlèvement d’un prêtre de l’Institut pontifical des Missions étrangères par des ravisseurs encore non identifiés

Publié le 18/03/2010




Un prêtre de l’Institut pontifical des Missions étrangères (PIME), le P. Luciano Benedetti, a été kidnappé dans la soirée du 8 septembre, dans une ferme de Sibuco, sur la côte ouest de la péninsule de Zamboanga, à l’ouest de Mindanao. Trois jours plus tard, le 11 septembre au matin, selon les informations données au téléphone par le P. Giulio Mariani, supérieur régional des PIME, les forces militaires encerclaient déjà la troupe des ravisseurs qui ne devraient pas tarder à se rendre, si, comme le supérieur a en a exprimé le voeu, les armes ne sont pas utilisées dans la phase finale de cette opération militaire et laissent la place aux négociations.

C’est à 9 heures du soir qu’un groupe de trente rebelles armés avait attaqué le magasin-coopérative de la ferme biologique tenue par les prêtres PIME, où le prêtre était venu passer la nuit avant d’aller célébrer la messe dans un village voisin, à l’occasion de la fête de la Vierge. Les agresseurs après s’être emparé de marchandises entreposées dans le magasin, ont fouillé la maison. Dans une des pièces qu’ils se sont fait ouvrir, ils ont trouvé le P. Beneditti en train de dormir. Le père ainsi que douze personnes, hommes, femmes et enfants, employés et responsables de la coopérative, furent amenés, les membres liés, sur un bateau à moteur qui s’est ensuite éloigné de la côte. Le lendemain, à midi, les employés philippins de la coopérative, enlevés la veille, ont été retrouvés sains et saufs, près de la frontière séparant Sibuco de Siraway. Le P. Benedetti, quant à lui, est resté entre les mains de ses ravisseurs.

Un rapport de l’armée, envoyé au gouverneur de Zamboanga, a suggéré que les agresseurs, fortement armés et vêtus de treillis, pourraient bien être des membres du groupe extrémiste de Abu Sayyaf, groupe qui opère dans le sud des Philippines. Pourtant, aux dires du P. Mariani, interrogé le 10 septembre et le 11 septembre, personne jusqu’alors n’avait encore revendiqué cet enlèvement. Selon lui, les rapports l’attribuant aux partisans d’Abbou Sayyaf ne sont encore que pure spéculation. Il lui paraît plus probable que les ravisseurs soient des hommes du groupe “Commandement perdu”. Cette appellation désigne un groupe armé constitué par des dissidents d’une organisation de rebelles musulmans.

Le P. Mariani a confié avoir été informé de cet enlèvement par un journaliste ayant été, lui-même, mis au courant par un radio-amateur. Il a aussitôt averti l’évêque du diocèse, le gouverneur de la province et quelques autres. Le supérieur régional pense que cet enlèvement n’avait pas été prémédité et qu’il est probable que le P. Benedetti n’était pas recherché spécialement par les rebelles.

Le portrait du P. Benedetti, tracé par son supérieur, le présente comme un homme calme et tranquille. Agé de 54 ans, originaire de Trévise, il est aux Philippines depuis 21 ans, et parle couramment le cebuano et le tagalog. Il est responsable de la mission Saint Joseph avec 35 chapelles éparpillées dans une région montagneuse habitée par une population surtout musulmane. Parmi nous, a confié le supérieur régional, c’est sans doute le plus capable de supporter une telle épreuveIl a cependant ajouté que son confrère souffrait, depuis quelque temps, d’une hépatite sérieuse, contractée après avoir bu de l’eau contaminée.