Eglises d'Asie – Inde
Les naissances programmées selon la position des astres provoquent des accidents
Publié le 18/03/2010
Des centaines de mères et d’enfants souffrant de complications post-opératoires par manque de précautions au moment de l’opération sont hospitalisés chaque année. « Parmi les bébés, découvrir des prématurés est chose courantetémoigne le docteur D. Chandra, médecin-chef d’un hôpital gouvernemental de la capitale. « La science gagne de l’argent facile grâce à la superstitionexplique aux journalistes le docteur Chandra, précisant qu’avec une césarienne les gens paient plus qu’ils ne devraient normalement et passent plus de temps à l’hôpital. « Un long séjour fait gagner de l’argent à l’établissement et une naissance par césarienne provoque moins de risques pour le médecin accoucheur qui, de plus, n’a pas à attendre pendant des heures le moment de la délivrance naturelle
Selon les rapports du gouvernement, la population de Delhi est estimée à 10 millions d’habitants et le taux des naissances est de 24,7 pour 1000. L’ensemble de l’agglomération de la capitale enregistre quelque 247 000 naissances par an. « Près de 90% des naissances dans les hôpitaux privés ou les cliniques le sont pas césarienne parce que les familles le demandent expressémentadmet Suchitra Sharma, un gynécologue d’un hôpital privé de New Delhi.
n défenseur de la santé publique comme Mamta Sinha estime que 75% des naissances dans les villes indiennes « le sont par césarienne et presque toutes dans des cliniques privéesCependant, un porte-parole officiel d’une de ces cliniques précise que dans son établissement, « on ne procède à une césarienne que si la famille le veut absolument ou si des raisons médicales y obligent. Nous prenons au sérieux la demande des parents mais la médecine n’est jamais oubliée
Le docteur Cherian affirme que peu d’hôpitaux comme le sien résistent « à cette pratique largement répandue. Nous sommes guidés par les valeurs chrétiennes et les impératifs médicauxSt Stephen ne réalise que « 1 000 ou 1 500 césariennes » pour 8 000 naissances annuelles, précise-t-il. Ce chiffre semble plutôt bas si on le compare à celui des hôpitaux privés « où il doit être très élevé » admet Cherian.
Un médecin retraité de l’administration, le docteur M. N. Bakshi, a confié à des journalistes que « cette pratique s’étend à cause de la superstition indienne, de l’avidité des médecins et des faiblesses de la loi« . Dans un établissement privé de Delhi, Manoj Shastri, de son côté, a confié que sa femme, Devika, avait accouché de leurs enfants par césarienne en période favorable décidée par l’astrologue de la famille. « Une naissance en période favorable est le gage du bonheur à venirassure Shastri. Par contre, Vivet Menon, un hindou dont la femme a opté pour un accouchement normal, considère de telles croyances « comme de simples superstitionsdisant que « même des enfants dont la naissance a été programmée en période faste ont des difficultés scolaires et posent des problèmes à leurs parents