Eglises d'Asie

Un religieux catholique en prison depuis 11 ans, libéré avant l’expiration de sa peine

Publié le 18/03/2010




Selon des déclarations faites par le vénérable Tuê Sy, à sa libération du camp de Ba Sao (17), un de ses compagnons de camp, le P. Judeo Thadeo Dinh Viêt Hiêu a été également libéré à l’occasion de la fête nationale. Le prêtre est un religieux de 59 ans originaire de Bui Chu, appartenant à la congrégation de Marie corédemptrice. Il avait été arrêté le 20 mai 1987 et condamné à 14 ans de prison, plus 4 ans de résidence surveillée.

L’affaire de la Congrégation de Marie corédemptrice a été une des dernières grandes affaires religieuses touchant les milieux catholiques. Elle a eu lieu au mois de mai 1987, date où furent arrêtés le supérieur général de la congrégation avec un grand nombre de religieux et de laïcs. Leur incarcération faisait suite à une descente de police dans le monastère de Thu Duc où s’était regroupée la congrégation, après le changement de régime et la confiscation de ses autres établissements. Ayant appris que la police avait pénétré dans le couvent et s’était emparé des biens des religieux, en particulier d’une réserve de 20 tonnes de riz, la population catholique des paroisses environnantes était accourue pour défendre les religieux et s’était opposée directement aux forces de l’ordre avec des armes de fortune. Trois agents de la sûreté furent sévèrement blessés au cours de cet affrontement qui dura plusieurs jours. Des dizaines de laïcs ayant participé à la défense du monastère furent arrêtés avec les religieux (18).

Le procès de quinze religieux de la congrégation et de huit laïcs eut lieu quatre mois après les événements, au mois d’octobre 1987. Il fut accompagné d’une campagne de propagande d’une rare intensité. Le supérieur général, le P. Trân Dinh Thu, et le frère Nguyên Châu Dat furent condamnés à la prison à perpétuité, peine qui fut ensuite, sous la pression de l’opinion internationale, commuée en vingt ans de prison (19). Les autres furent condamnés à diverses peines dont aucune inférieure à quatre ans de prison. En 1993, le supérieur général et quatre autres religieux furent libérés (20). En septembre 1996, selon des informations en provenance de la congrégation, il restait encore 7 religieux en prison. Depuis cette époque, c’est la première fois que l’on annonce publiquement une nouvelle libération.