Eglises d'Asie

En l’espace d’une semaine quatre missions catholiques ont été attaquées et pillées, quatre religieuses et une servante violées par les agresseurs

Publié le 18/03/2010




Les catholiques indiens des Etats du centre et du nord de l’Inde observent avec une inquiétude croissante l’augmentation des attaques contre les couvents, les écoles et les missions catholiques en général. Beaucoup estiment que ces attaques sont devenues plus nombreuses depuis l’arrivée du BJP (Bharatiya Janata Party) au pouvoir à New Delhi. En l’espace d’une semaine, trois couvents de religieuses ont été attaqués par des hommes armés dans les Etats du Madhya Pradesh et de l’Uttar Pradesh, et près de Calcutta.

Le 23 septembre 1998, une douzaine d’hommes armés ont forcé la porte d’une maison de religieuses du village de Nawapada dans l’Etat du Madhya Pradesh. Ils ont traîné les quatre religieuses à l’extérieur, les ont battues puis violées. Ils ont ensuite disparu en emportant de l’argent et quelques objets de valeur. Quelques jours plus tard, un homme a été arrêté en relation avec ce crime, mais les autres courent toujours. Le ministre-président de l’Etat du Madhya Pradesh, Digvijay Singh, a déclaré que tout serait fait pour retrouver et arrêter les agresseurs. Jusqu’à présent, dans des cas similaires, les agresseurs n’ont jamais été inquiétés. Cette fois-ci, le gouvernement du Madhya Pradesh offre une récompense pour l’arrestation des coupables.

Le 24 septembre, deux hommes armés se sont introduits dans un couvent de religieuses salésiennes à Bandel, au nord de Calcutta, alors que les religieuses se trouvaient à la basilique voisine du saint Rosaire. Ils se sont emparé de la jeune servante, l’ont violée et enfermée dans un placard avant de piller la maison et de disparaître avec tout l’argent qu’ils ont pu trouver. Deux hommes ont été arrêtés à la suite de l’incident, mais la jeune fille violée a déclaré qu’ils n’étaient pas les coupables.

Le 25 septembre 1998, un couvent de trente religieuses clarisses a été attaqué à son tour à Baghpat à une cinquantaine de kilomètres de New Delhi, dans l’Etat de l’Uttar Pradesh. Six des religieuses ont été sévèrement battues par les agresseurs, et quelques autres violemment giflées. Les religieuses ont cependant déclaré qu’il n’y avait pas eu d’agression sexuelle. Les gangsters au nombre de cinq ont fouillé toute la maison pour chercher de l’argent, ils ont aussi profané la chapelle et arraché la croix du mur.

Le 26 septembre, un autre centre missionnaire a été attaqué par des hommes armés à Jamali dans le district de Jhabua dans l’Etat du Madhya Pradesh. Les gangsters n’ont pas réussi à forcer la porte du centre ni celle de la résidence du P. Edward, le prêtre responsable de la mission. Ils ont alors jeté des pierres sur le bâtiment pendant un certain temps. Selon le chef de district, M. Wasim Jawed, ils voulaient obtenir de l’argent de la part du prêtre et ils avaient coupé la ligne téléphonique de même que le courant électrique qui alimente le centre.

En 1997, deux prêtres avaient été assassinés dans l’Etat du Bihar et à Manipur. Un autre avait été promené nu sur la place publique par volonté d’humiliation, dans l’Etat du Bihar (2). En 1998, les attaques contre les missions catholiques se sont multipliées dans l’Etat du Gujarat, du Maharashtra et dans le Madhya Pradesh et l’Uttar Pradesh (3). Deux religieux au moins ont été tués au cours de ces incidents.