Eglises d'Asie

Mindanao : les représentants religieux seront bientôt partie prenante des pourparlers de paix en cours

Publié le 18/03/2010




Voilà plus de deux ans qu’ont débuté des pourparlers de paix entre les rebelles musulmans et des représentants du gouvernement. Malheureusement, les heurts qui opposent sporadiquement les troupes du Front moro de libération islamique (FMLI) et les forces gouvernementales dans la partie occidentale de l’île de Mindanao, ajoutés aux désaccords qui divisent les deux parties, ont rendu très difficile la poursuite de ces entretiens préliminaires. C’est une des raisons pour lesquelles le Forum des évêques et des oulémas (14), dans le cadre de son action pour la promotion de la paix et du développement dans la région méridionale du Mindanao, a créé une commission qui pourrait éventuellement, avec le statut d’observateur, participer activement à ces négociations, et en particulier, y jouer un rôle de conciliateur en cas de désaccord entre les participants.

Le 7 septembre dernier, la commission, issue du forum “évêques-oulémas”, s’est réunie. Le climat était à la confiance et chacun espérait que le statut d’observateur aux prochains pourparlers de paix serait rapidement accordé. Le communiqué final de la réunion faisait déjà mention de l’approbation orale du chef de la délégation gouvernementale aux pourparlers, le général en retraite Orlando Soriano. La commission a aussi bon espoir qu’à la prochaine réunion du Comité central du FMLI, un accord explicite sera donné à sa proposition. Déjà, Ghadzali Jafaar, vice-président du FMLI pour les affaires politiques, qui a rencontré les dirigeants religieux, leur a donné son soutien. Il leur a même offert deux livres sur la sharia. En échange, il a reçu en cadeau un livre sur le dialogue.

Le 27 août dernier, la délégation gouvernementale et les représentants du FMLI ont signé ensemble une déclaration d’intention où ils s’engagent à continuer le processus de paix jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée et mise en place. Parmi les problèmes qui ont amené les pourparlers de paix préliminaires à une impasse, les plus délicats sont ceux que posent la détermination exacte des territoires occupés par le FMLI, et l’établissement d’un programme pour les pourparlers de paix. Il faut aussi noter que l’objectif dernier du FMLI, à savoir la création d’un Etat musulman complètement indépendant, n’est pas sans poser des problèmes. Cet objectif a été réaffirmé par plusieurs dirigeants musulmans lors de la dernière réunion du Forum “évêques-oulémas” au mois d’août dernier (15).

Lors de sa réunion du 7 septembre, la Commission pour les pourparlers de paix a décidé que le Centre d’éducation à la paix de l’université Notre-Dame à Cotabato, centre qui a déjà beaucoup contribué au processus de paix en conseillant les deux parties, deviendrait l’instrument technique de son action au service des négociations entre le gouvernement et les rebelles musulmans.