Eglises d'Asie – Inde
Nagaland : un dirigeant du BJP hésite à heurter la sensibilité de la majorité chrétienne de la région
Publié le 18/03/2010
L’abattage des vaches est devenu un sujet très controversé à la suite d’un communiqué du “Conseil mondial de l’hindouisme” (VHP), annonçant l’envoi dans la région de missionnaires hindous chargés d’accomplir la conversion en masse des ethnies régionales à l’hindouisme et de mettre un terme à la mission chrétienne. L’archevêque de Guwahati leur avait répondu en juillet que si ces missionnaires “parlaient la langue du service, ils trouveraient dans les groupes chrétiens, leurs meilleurs auxiliairesLa réponse du responsable du Conseil des Eglises baptistes, V.K. Nuh, avait été plus vigoureuse. Il avait affirmé que les efforts des hindous seraient vains parce qu’ils allaient à l’encontre de la culture des ethnies Naga. Ainsi, les premiers proclamaient la divinité de la vache, tandis que les populations locales considéraient sa chair comme un élément essentiel de leur alimentation.
Les responsables locaux du BJP ont essayé d’organiser une rencontre entre leur dirigeant, Kushabhau Thakre, et le pasteur V.K. Nuh. Celui-ci a décliné l’invitation et s’est déclaré peu intéressé par la rencontre. Les dirigeants catholiques n’ont reçu aucune invitation. La querelle s’est prolongée après le passage du responsable du BJP. Un hebdomadaire d’extrême droite hindou, “Organiser“, daté du 27 septembre, a attribué des propos bellicistes au pasteur Nuh qui aurait menacé de déclarer la guerre à l’hindouisme si le projet de conversion de masse des ethnies Naga était mis en oeuvre par le VHP.
Les chrétiens forment aujourd’hui 87 % de la population du Nagaland, qui s’élève à environ 1,2 millions d’habitants. Les catholiques ne sont qu’une minorité de 3 %. Les diverses ethnies Naga sont engagées aujourd’hui dans une lutte interethnique et mènent le combat pour la création d’un Etat séparé qui mettrait fin à ce que les militants appellent l’exploitation socio-économique de la région (8).
Dans le cadre de l’Inde toute entière, depuis l’accession du BJP au pouvoir, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer l’aggravation des violences anti-chrétiennes. Au mois de juin dernier (9), Mgr Alan de Lastic, président de la Conférence épiscopale indienne, avait confié à un magazine que les attaques contre les chrétiens étaient “trop systématiques pour qu’il s’agisse d’une coïncidence