Eglises d'Asie

Mindanao : l’incertitude se prolonge au sujet du sort du P. Benedetti, enlevé depuis plus d’un mois

Publié le 18/03/2010




Voilà près de six semaines que les prêtres de l’Institut pontifical des Missions étrangères (PIME) attendent des nouvelles de leurs confrère, le P. Luciano Benedetti, enlevé par trente hommes armés, le 8 septembre dernier, dans la ferme coopérative de Sibucco où il passait la nuit (6). Beaucoup de rumeurs rapportées par divers intermédiaires se sont révélées fausses ou contradictoires par la suite. Selon le P. Mariani, supérieur régional de l’Institut, les chances de voir cette affaire se terminer rapidement qui étaient réelles à la fin du mois de septembre se sont aujourd’hui amenuisées. Il ne reste plus qu’à faire confiance à Dieu et lui laisser régler lui-même cette affaire de kidnapping, dit-il aujourd’hui.

Peu de temps après l’enlèvement du P. Benedetti, une rançon de 15 millions de pesos (330 000 dollars) avait été demandée aux supérieurs religieux du prêtre enlevé, ainsi que le paiement d’une somme de 300 000 pesos pour le remboursement des frais de pension. Ces sommes n’ont pas été payées car le principe de la congrégation est de ne satisfaire aucune demande de ce genre. A la mi-septembre, un pêcheur a rapporté avoir vu le cadavre du prêtre ainsi que celui d’une autre personne, apparemment tués par les ravisseurs. La nouvelle s’est vite révélée fausse. Le 27 septembre, un suspect, le commandant Mohammad Musa Rachman, membre du groupe du “Commandement perdu”, groupe dissident du Front moro de libération nationale, a été arrêté et confié à la garde des “forces spéciales contre le crime organisé”. Pour le moment, on ne connaît pas les résultats de l’interrogatoire. Par ailleurs, une femme de ménage a déclaré avoir vu le P. Benedetti dans la maison du maire de Siraway. Après enquête, on pense qu’il s’agissait d’un autre père de l’Institut pontifical des Missions étrangères. Enfin, le responsable des forces spéciales présidentielles a porté à la connaissance du P. Mariani la photocopie d’une lettre apparemment signée du père Benedetti, demandant à son supérieur de demander aux militaires de ralentir leurs recherches.

Malgré toutes ces incertitudes, le P. Mariani et les prêtres des Missions Etrangères gardent leur confiance dans le Seigneur et dans les assurances données par l’armée et la police.