Eglises d'Asie

Prochaine visite au Vietnam du rapporteur spécial des Nations Unies sur l’intolérance religieuse

Publié le 18/03/2010




Le 8 septembre dernier, le ministère des Affaires étrangères vietnamien a annoncé que le rapporteur spécial des Nations Unies sur l’intolérance religieuse effectuerait un voyage de dix jours au Vietnam pour y mener une enquête. La visite aura sans doute lieu du 19 au 28 octobre. L’envoyé des Nations Unies, Abdelfattah Amor, devrait se rendre à Hanoi, Huê, Hô Chi Minh-Ville, Tây Ninh et dans un certain nombre d’autres lieux où les religions tiennent une place importante. Il avait déclaré voilà déjà quelque temps qu’il désirait rencontrer des membres du gouvernement, des personnalités représentatives des diverses communautés religieuses y compris des groupes caodaïste et Hoa Hao qui, à eux deux, regroupent 3,5 millions de fidèles, ainsi que toutes les personnes qui désiraient lui parler à titre personnel. Le programme de la visite a été établi en liaison avec le bureau des Affaires religieuses du gouvernement vietnamien.

Le poste de rapporteur spécial pour l’intolérance religieuse a été créé en 1986 et placé sous le contrôle de la Commission des Nations Unies pour les droits de l’homme. Depuis 1994, le rapporteur a mené des enquêtes religieuses en de nombreux pays, la Chine, le Pakistan, l’Iran, la Grèce, le Soudan, l’Inde, l’Australie, l’Allemagne et les Etats-Unis. Une demande de visite avait été proposée au Vietnam depuis 1995. Les autorités de ce pays avaient répondu qu’elles étudiaient la proposition. Ce n’est que tout récemment, dans le cadre de la 54ème session de la Commission des droits de l’homme réunie en avril 1998 à Genève, qu’une invitation à venir enquêter sur place a été transmise par le Vietnam au rapporteur spécial (9).

Alors que quelques membres du clergé bouddhiste et catholique viennent d’être libérés de prison lors de la dernière amnistie du 2 septembre dernier, on assiste pourtant à un certain resserrement du contrôle exercé par l’Etat sur les religions au moyen de la législation et des décrets. Ce durcissement a été amorcé dans une directive du Bureau politique sur les religions publiée en juillet 1998 (10). Il s’est confirmé dans un projet de décret en discussion aujourd’hui à divers échelons du Parti et de l’administration (11).