Eglises d'Asie – Japon
Un grand journal présente l’Eglise catholique comme une puissance mondiale
Publié le 18/03/2010
Le journaliste, Hidetoshi Sotooka, s’est rendu plusieurs fois dans les bureaux de la Conférence des évêques catholiques du Japon à Tôkyô pour se documenter sur l’Eglise catholique avant d’écrire ses articles. Soeur Masako Hasekawa de la Société St Paul, directrice du bureau de la Communication sociale de la conférence épiscopale a rapporté, le 13 octobre, que Sotooka lui avait déclaré: « Quand je me demande qui de ceux qui ont joué un grand rôle durant ce 20ème siècle continueront à jouer un rôle au siècle prochain, c’est le nom de l’Eglise catholique qui me vient à l’esprit« .
Le premier article explique comment la première des deux visites du pape en Pologne a donné du courage aux travailleurs pour continuer un mouvement qui s’est propagé finalement à toute l’Europe de l’est et a conduit au renversement du communisme. Avec des commentaires de l’ancien dirigeant soviétique, Mikhail Gorbachev et de Wojciech Jaruselski, le dernier dirigeant communiste de Pologne, l’article essaie de montrer que la révolution de l’Europe de l’est a commencé dans l’Eglise. « Dès le début de la deuxième guerre mondiale, il y a un Japonais qui a compris la force de communication du Vatican, c’est l’empereur « , écrit Sotooka, se reportant au témoignage de Hidenari Terasaki, un proche de l’empereur Hirohito qui, témoigne-t-il, reconnaissait l’autorité spirituelle mondiale du Vatican.
Les articles abordent également l’autoritarisme, le contrôle des naissances et l’avortement et soulignent les points sur lesquels l’Eglise est accusée d’ultra-conservatisme. A propos de l’autoritarisme, Sotooka parle de ce qu’il considère comme une preuve de l’inflexibilité du Vatican, à savoir le problème de la théologie de la libération et cite la condamnation du théologien brésilien, le franciscain Leonardo Boff. « Il y a deux ambassades chinoises à Rome, l’ambassade de la République du peuple en Italie et l’ambassade taïwanaise au Vaticanécrit-il le 25 septembre quand il détaille comment le Vatican recueille ses informations grâce aux réseaux des ambassades, des diocèses et des grands ordres religieux. En outre, expliquant l’histoire de Radio Vatican et de l’utilisation du réseau Internet par le Vatican, il cite l’évêque auxiliaire de Hongkong, Mgr John Tong Hon et le P. Jérôme Heyndrickx, de la Société du Coeur Immaculé de Marie pour expliquer les relations entre la Chine et le Vatican. Se référant à la prudence du Vatican dans ses rapports avec l’Eglise « officielle » et l’Eglise « souterraine » en Chine, l’article affirme : « Voulant éviter une confrontation directe, le Vatican attend un mûrissement des opportunités« .
Dans son dernier article sur l’Eglise intitulé « Tournant ses regards vers l’Année sainte, l’Eglise parle d’excuses et de réconciliation« , Sotooka se réfère aux excuses présentées par le Vatican cette année à propos de l’Holocauste, à la rencontre des principaux responsables religieux du monde à Assise en 1989, à la rencontre de Jean-Paul II et de Gorbachev et aux relations diplomatiques entre le Vatican et Israël. L’auteur conclut que le Vatican continuera d’avoir « une influence qui ne peut être vue avec des yeux de chair sur les évolutions de la spiritualité dans le monde« .
Le P. Takehiko Oda du Bureau de recherche sur l’évangélisation de la conférence épiscopale, qui a participé comme expert au synode pour l’Asie au Vatican en avril et mai dernier, a confié, le 14 octobre, à des journalistes amis, qu’il avait été surpris en lisant ces articles. « Même à l’intérieur de l’Eglise, des articles qui traitent des affaires de l’Eglise de si près ou avec un tel regard attentif sur les intentions du pape sont rares. Le journal ‘Mainichi’ a récemment fait passer une série d’articles de ce type« .