Eglises d'Asie – Indonésie
Avant les manifestations commencées la semaine dernière, le chef des forces armées a mis en garde contre la radicalisation du mouvement de réforme
Publié le 18/03/2010
Le militaire avait ensuite fait une description dramatique de la situation que pourrait créer une révolution dans le pays. Chacun, a-t-il dit, serait obligé d’accepter la mise en place d’un pouvoir capable d’actions anarchiques, conduisant toute chose à sa manière sans solliciter l’accord de quiconque. Selon lui, la révolution n’apporte aucune solution et, une fois lancée, il est très difficile de l’arrêter. Pour éviter que l’actuel mouvement réformiste ne conduise à des bouleversements révolutionnaires, le général Wiranto avait demandé que les réformes entreprises soient fondées sur une étude et une connaissance approfondies des domaines qui ont besoin d’être améliorés.
A côté du danger que pourrait faire subir au pays le radicalisme révolutionnaire, le général avait également signalé le trouble suscité dans le pays par les revendications actuelles de groupes réclamant des enquêtes sur des violations passées des droits de l’homme. Diverses organisations ont, en effet, demandé au gouvernement d’entreprendre des recherches concernant certains incidents violents ayant eu lieu pendant la répression militaire de mouvements musulmans, au cours des dernières décennies et en divers endroits, y compris à Jakarta. Selon l’orateur, les droits de l’homme et la démocratie constituent une arme utilisée contre le gouvernement et ceux qui l’emploient ne tiennent compte ni de l’intérêt national ni des terribles risques qu’affronterait la nation dans le cas d’une nouvelle crise. Le peuple devrait considérer avec sagesse les incidents violents qui aujourd’hui appartiennent au passé, les replacer dans le contexte qui était le leur et les juger à la lumière des conditions qui prévalaient à cette époque.
La deuxième mise en garde du général est motivée par le fait qu’après la chute de Suharto, de nombreuses violations de droits de l’homme commises par l’armée dans des régions où l’armée a mené des opérations contre la rébellion, ont été portées à la connaissance de l’opinion publique.