Eglises d'Asie

Des initiatives missionnaires au sein de l’Eglise de Taiwan

Publié le 18/03/2010




Le découragement éprouvé quelquefois devant le peu de résultats obtenus par les efforts d’évangélisation (6) n’empêche pas les initiatives missionnaires de se développer quand même au sein de l’Eglise de Taiwan. En témoignent deux expériences récentes réalisées, l’une dans la région de Kaohsiung au sud de l’île, l’autre dans la partie orientale du pays, à Hualien où habitent un certain nombre de minorités ethniques.

Dans la commune rurale de Mu-tan, à l’extrémité sud du pays, sur le territoire du diocèse de Kaohsiung, un groupe de laïcs après s’être fixé un large programme d’évangélisation vient de se lancer dans l’action. Ils étaient 160 lors de l’eucharistie célébrée pour marquer le début de leurs activités d’évangélisation. Celles-ci ont été soigneusement préparées et précédées d’une enquête destinée à découvrir l’environnement religieux, éducatif et professionnel des habitants de la région. Non seulement, les missionnaires laïcs ont créé de nouveaux centres missionnaires, mais ils sont aussi revenus dans les lieux ayant connu autrefois une certaine activité des catholiques. Au village de Maolin, sans prêtres depuis vingt ans, les nouveaux missionnaires ont aidé les catholiques de l’endroit a réparer la chapelle et les ont encouragés à l’entretenir. De grandes festivités y seront célébrées à l’occasion de Noël. Interrogé au sujet de cette initiative, le cardinal Paul Shan Kuo-hsi, évêque du lieu, a fait remarquer qu’il arrive souvent que les laïcs soient plus efficaces que les prêtres dans le travail d’évangélisation. De toute façon, leur participation à l’oeuvre missionnaire est toujours un bon signe pour l’Eglise.

Dans une région toute différente, traditionnellement habitée par les minorités ethniques, dans le diocèse de Hualien, une autre initiative, en rapport, elle aussi, avec l’évangélisation a été prise par l’Eglise locale. Une session portant sur le rapport des cultures et de la religion a été organisée pour quelque cent jeunes aborigènes, la plupart étudiants de collèges ou d’universités. Comme l’a expliqué Mgr Tseng Kingsi, évêque auxiliaire du diocèse, premier évêque aborigène ordonné en juin dernier (7), les plus grosses difficultés rencontrées par l’évangélisation auprès d’eux tiennent surtout aux transformations apportées à leur genre de vie par la civilisation moderne. Aux jeunes qui se demandent quelquefois pour quelle raison ils doivent adopter une culture appartenant au peuple d’Israël, il a été expliqué que l’objectif de l’Eglise n’est pas de changer leurs traditions mais de faire revivre leurs précieuses cultures. Le tiers des 300 000 catholiques taïwanais appartiennent à des ethnies aborigènes.

Pour le moment, on n’a pas connaissance de laïcs missionnaires de Taïwan envoyés en un autre pays. Cependant, Maria Chao Rung-chu, directrice du centre pastoral de Taipei fait remarquer que l’on peut considérer les courts séjours des soeurs et des laïcs en Chine continentale pour y diriger de courtes sessions catéchétiques comme des activité missionnaires.