Eglises d'Asie

Des protestations de laïcs marquent l’ouverture de l’assemblée de l’Eglise syro-malabar

Publié le 18/03/2010




Des différends entre plusieurs factions et des protestations ont marqué l’ouverture de l’assemblée archiépiscopale majeure de l’Eglise syro-malabar, qui s’est déroulée du 9 au 12 novembre. C’était la première réunion de ce type tenue par cette Eglise depuis que le pape Jean-Paul II a fait d’elle une Eglise “sui juris” (auto-gouvernée). On y a abordé les thèmes de la liturgie et de l’administration, questions qui, depuis des décennies, déchirent les catholiques orientaux.

Malgré l’appel de l’administrateur apostolique, Mgr Varkey Vithayathil, invitant l’Eglise issue de Saint Thomas à une véritable communion des coeurs, des différences sont apparues entre les 22 diocèses de cette Eglise. En gros, deux tendances divisent les chrétiens, l’une désirant restaurer les anciennes traditions, l’autre prônant des changements conformes aux lignes actuelles. Bien que la décision du pape de créer une Eglise “sui juris” et d’établir un synode pour régler les questions controversées soit déjà ancienne, il existe encore des prêtres et des laïcs pour contester les décisions du Vatican, les résolutions du synode et de l’assemblée archiépiscopale, affirmant que la pratique actuelle est en contradiction avec la pratique de l’Eglise syro-malabar, traditionnellement gouvernée par les laïcs.

Quelque 500 personnes ont ainsi entamé un jeûne de protestation à la porte même du siège administratif de l’Eglise syro-malabar à Kochin, tandis que Mgr Vithayathil y ouvrait son assemblée. Les protestataires disent vouloir délivrer leur Eglise de la domination cléricale et établir des conciles démocratiques dotés de pouvoir administratif. S’adressant aux protestataires, Joseph Pulikkunel les a encouragés à rejeter l’assemblée archiépiscopale, non démocratique et éloignée de l’ancien modèle du “palliyogam” (concile ecclésial).

Le P. Jose Porunnedom, grand chancelier, s’est exprimé sur ce sujet, justifiant l’actuelle assemblée comme une obligation canonique. Il a souligné que cette assemblée qui comprend 26 évêques, 93 prêtres diocésains, 46 religieux dont 43 prêtres, 73 religieuses, 115 laïcs dont 34 femmes, représentants d’une Eglise comptant 3,5 millions de membres, était la véritable version restaurée des anciens conciles ecclésiaux à plein pouvoir. Cependant le chancelier a ajouté qu’il y avait bon espoir pour que les questions soulevées par les protestataires puissent être réglées.

Mgr Vithayathil, dans son adresse à l’assemblée, a souligné que l’esprit de faction régnant dans l’Eglise syro-malabar était un contre-témoignage dans un pays à majorité non-chrétienne. Il a reconnu que beaucoup de paroles et d’écrits, y compris des évêques, avaient causé division et désunion. Faisant allusion aux protestations et aux litiges existants, il a demandé, en se référant à Saint Paul, que ce genre de conflit ne soit pas réglé devant les tribunaux civils, pour la plus grande honte de l’Eglise.