Eglises d'Asie – Vietnam
Le gouvernement refuse le projet d’invitation du pape, que le président et le secrétaire général de la Conférence épiscopale lui avaient présenté la veille
Publié le 18/03/2010
Pour ce qui concerne les contacts pris par les évêques avec les autorités au sujet de cette invitation, une première version des faits, reprise par toutes les agences, mentionnait que le projet avait été soumis, ou transmis pour information au bureau des Affaires religieuses. Après le démenti du porte-parole habituel des Affaires étrangères, Mme Phan Thuy Thanh, qui a affirmé, le 4 novembre, que « contrairement à ce qui a été rapporté, le gouvernement n’a pas reçu à ce jour de demande de la Conférence épiscopale du Vietnamet ajouté que la question n’avait pas été évoquée lors de la rencontre des évêques avec le premier ministre Pham Van Khai, on s’interrogeait sur la façon dont la Conférence s’était mise ou se mettrait en relation avec les autorités à ce sujet. Il était invraisemblable que de tels contacts n’aient pas lieu. Dans une communication téléphonique rapportée par l’Agence Fides, le secrétaire général de la Conférence épiscopale, Mgr Barthélémy Nguyên Son Lâm, a annoncé que lui et le cardinal de Hanoi, Mgr Pham Dinh Tung, devaient rencontrer les représentants du gouvernement, le 11 novembre pour lui soumettre une demande officielle.
Très rapidement, le lendemain, un des vice-premier ministres, Nguyên Tân Dung annonçait à la presse étrangère que le gouvernement vietnamien avait bien reçu la requête des évêques vietnamiens lui demandant l’autorisation d’inviter le pape. Il informait aussi les journalistes du refus du gouvernement. « Jusqu’à présent, nous n’avons pas l’intention d’inviter le pape à venir au Vietnam » a-t-il précisé.
On peut imaginer que, dans toute cette affaire, les questions de préséance ont tenu une très grande place. Le démenti gouvernemental du 4 novembre et surtout la démarche des deux responsables de la Conférence épiscopale auprès du gouvernement, postérieure à la remise de l’invitation au pape, soulignent et mettent en lumière la priorité donnée à l’entrevue avec le pape sur l’autorisation demandée au gouvernement, ce qui n’était pas le cas avec les premières versions de l’événement.