Eglises d'Asie

Le gouvernement refuse le projet d’invitation du pape, que le président et le secrétaire général de la Conférence épiscopale lui avaient présenté la veille

Publié le 18/03/2010




Après un certain nombre d’informations approximatives, suivies, pour certaines, de démentis, sans doute détient-on maintenant la version définitive des événements qui ont entouré l’invitation adressée au pape par les évêques du Vietnam. Lors de l’assemblée plénière de la conférence épiscopale qui a eu lieu du 11 au 17 octobre à Hanoi, le projet a été soumis aux évêques qui l’ont approuvé. A l’issue de la réunion, une lettre d’invitation au Pape a été confiée à l’archevêque de Huê, Mgr Etienne Nguyên Nhu Thê, qui se rendait à Rome pour une réunion du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. La lettre a été remise en mains propres au cours d’une rencontre privée entre Mgr Thê et le Souverain Pontife, qui a eu lieu le 6 novembre 1998. Selon les déclarations de l’archevêque, celui-ci s’est montré ému et a semblé éprouver une grande satisfaction. Il a déclaré être prêt à aller au Vietnam si cela était possible.

Pour ce qui concerne les contacts pris par les évêques avec les autorités au sujet de cette invitation, une première version des faits, reprise par toutes les agences, mentionnait que le projet avait été soumis, ou transmis pour information au bureau des Affaires religieuses. Après le démenti du porte-parole habituel des Affaires étrangères, Mme Phan Thuy Thanh, qui a affirmé, le 4 novembre, que contrairement à ce qui a été rapporté, le gouvernement n’a pas reçu à ce jour de demande de la Conférence épiscopale du Vietnamet ajouté que la question n’avait pas été évoquée lors de la rencontre des évêques avec le premier ministre Pham Van Khai, on s’interrogeait sur la façon dont la Conférence s’était mise ou se mettrait en relation avec les autorités à ce sujet. Il était invraisemblable que de tels contacts n’aient pas lieu. Dans une communication téléphonique rapportée par l’Agence Fides, le secrétaire général de la Conférence épiscopale, Mgr Barthélémy Nguyên Son Lâm, a annoncé que lui et le cardinal de Hanoi, Mgr Pham Dinh Tung, devaient rencontrer les représentants du gouvernement, le 11 novembre pour lui soumettre une demande officielle.

Très rapidement, le lendemain, un des vice-premier ministres, Nguyên Tân Dung annonçait à la presse étrangère que le gouvernement vietnamien avait bien reçu la requête des évêques vietnamiens lui demandant l’autorisation d’inviter le pape. Il informait aussi les journalistes du refus du gouvernement. Jusqu’à présent, nous n’avons pas l’intention d’inviter le pape à venir au Vietnama-t-il précisé.

On peut imaginer que, dans toute cette affaire, les questions de préséance ont tenu une très grande place. Le démenti gouvernemental du 4 novembre et surtout la démarche des deux responsables de la Conférence épiscopale auprès du gouvernement, postérieure à la remise de l’invitation au pape, soulignent et mettent en lumière la priorité donnée à l’entrevue avec le pape sur l’autorisation demandée au gouvernement, ce qui n’était pas le cas avec les premières versions de l’événement.