Eglises d'Asie

Assam : l’Eglise catholique décide de fermer un poste missionnaire après l’enlèvement d’un prêtre par une faction armée

Publié le 18/03/2010




Au bout d’une semaine de négociations sans résultat avec les rebelles santal qui ont kidnappé un prêtre catholique, le 16 novembre, les autorités de l’archidiocèse de Guwahati, dans l’Etat de l’Assam, ont décidé de fermer provisoirement la paroisse de Bashbari, dans le district de Dhuburi.

Le P. Thomas D’Silva, qui était curé de la paroisse, a été enlevé par un groupe santal militant qui se fait appeler Santal CobraL’Eglise catholique a reçu une demande de rançon pour la libération du prêtre. Mgr Thomas Menamparampil, archevêque de Guwahati, est allé alors s’installer dans la paroisse pour négocier avec les rebelles. Au bout d’une semaine, il a dû se résoudre à constater que ses efforts étaient vains.

Selon le secrétaire de l’archevêque, le P. Lukose Cheruvalel, les autorités diocésaines avaient décidé de ne pas rendre l’enlèvement du prêtre public afin de ne pas mettre sa vie en danger et de faciliter sa libération. Bien que peu nombreux, les membres de ce groupe rebelle sont connus pour être cruelsPar ailleurs, le groupe ne possède pas de dirigeants éclairésselon les termes d’un prêtre catholique du lieu. Le P. Cheruvalel a expliqué aussi que les négociations avaient échoué en dépit du soutien apporté à l’Eglise catholique par d’autres groupes santal rebelles.

Dans son communiqué du 24 novembre, le P. Cheruvalel explique encore que les négociations étaient devenues impossibles du fait des affirmations successives et contradictoires des kidnappeurs. Par ailleurs, les autorités catholiques se sont étonnées de savoir qu’un groupe santal revendique l’enlèvement, le peuple santal ayant beaucoup bénéficié de la présence et du travail de l’Eglise catholique dans la région.

Au cours d’une réunion convoquée d’urgence à Gossaigaon, dans le district de Kokhrajar, les autorités catholiques locales ont décidé de cesser provisoirement les activités de l’Eglise dans la région de Bashbari. Il se pourrait aussi que l’archidiocèse limite dorénavant ses activités et ferme quelques autres centres dans la région pour des raisons de sécurité. Depuis 1996, cette région est en proie à des combats sporadiques entre groupes rebelles rivaux appartenant aux peuples bodo et santal. Les Eglises, protestantes et catholique, essaient depuis toujours de promouvoir la paix en favorisant le développement de ces territoires.