Eglises d'Asie – Divers Horizons
Le Bureau International du Travail déclare que la crise économique tend à améliorer les relations entre patronat et syndicats ouvriers en Asie
Publié le 18/03/2010
Le directeur de l’équipe multidisciplinaire pour l’Asie de l’est au sein du bureau, William Simpson, a fait part de son “optimisme prudent” quant à cette crise financière asiatique qui devrait pourtant conduire à une amélioration attendue depuis longtemps dans les relations patronat-syndicats de la région. Les gouvernements asiatiques, qui avaient sacrifié toute avancée sociale au profit du développement économique, envisagent maintenant un meilleur équilibre entre les deux. “Il n’y a rien d’incompatible entre le progrès économique et le progrès social. C’est cette vision qui a tristement manqué dans beaucoup de ces pays — non pas dans tous —de la régionexplique-t-il. “Le progrès social est resté loin derrière le développement économique et c’est ce qui pourrait bien être une des raisons de la crise actuelle“. Il souligne que les gouvernements asiatiques avaient commencé à reconnaître que, si elles avaient été plus fortes, les organisations des travailleurs et des employeurs, auraient pu aider à prévenir la contagion dans toute l’Asie, et constituer des éléments de stabilité dans la période de l’après-crise.
Les relations patronat-syndicats s’améliorent, quoique lentement, en Indonésie, en Corée du Sud et en Thaïlande, les trois pays asiatiques placés en liberté surveillée par le Fonds monétaire international. William Simpson dit que c’est l’Indonésie qui a fait le plus de progrès, en particulier grâce à la sortie de prison de dirigeants syndicaux et l’esquisse d’une nouvelle législation du travail consécutive à la chute de l’ancien président Suharto, au mois de mai. La Thaïlande a adopté une nouvelle constitution conçue pour intégrer les droits de l’homme et juguler la corruption endémique, pendant que la Corée du Sud ouvrait des négociations avec ses “très puissants et très militants” syndicats. “Il y a dans toute l’Asie une aspiration générale à davantage de démocratie et de participation ouvriers–employeurs pour définir une politique“, a indiqué Simpson au cours de sa conférence de presse. Mais, dit-il, “les éléments positifs que j’ai mentionnés sont assortis d’autant d’éléments négatifs dans chacun de ces pays“. en Thaïlande, les syndicats sont encore relativement faibles et le gouvernement n’a pas ratifié la convention du Bureau intenrational du travail sur la “liberté d’association et la protection du droit de se syndiquer“. Séoul, également, n’a pas ratifié la convention fondamentale du travail et des responsables syndicaux ont encore été arrêtés selon les normes habituelles. En Malaisie, la liberté d’association était “loin d’être respectée” et les répercussions politique récentes à Kuala Lumpur pourraient affecter le système “très sophistiqué” des relations patronat-syndicats. Quant à la Birmanie, Simpson a avoué que c’était sans espoir et que le Bureau international du travail boycottait le régime militaire. “La Birmanie est un grand invalide quant à la liberté d’associationa-t-il dit. Il a précisé que la junte militaire utilisait le travail forcé et ne reconnaissait pas les syndicats, alors que le pays a ratifié la convention internationale sur la liberté d’association en 1955. Simpson a ajouté que le Bureau international du travail était “écoeuré par les violations cruelles et inhumaines des conventions régissant les droits des travailleurs” en Birmanie.