Eglises d'Asie

Les droits de l’homme n’ont fait que très peu de progrès en Asie au cours de l’année passée

Publié le 18/03/2010




L’Asie, elle aussi, a célébré le cinquantenaire de la charte des droits de l’homme, mais ses promoteurs affirment que, vu la situation qui va s’aggravant dans certains pays, il n’y a que peu de raisons de se réjouir. Bien que la plupart des nations asiatiques soient signataires des engagements des Nations Unies sur les droits de l’homme, les observateurs internationaux affirment que peu de progrès on été faits cette année et que les mauvais traitements infligés aux libertés religieuses, politiques et sociales sont encore trop répandus.

Un militant indien, Tavi Nair, constate que dans le monde entier et spécialement en Asie, le temps n’est pas venu de célébrer. C’est encore le temps de l’introspection. Alors que les prises de conscience sont sans nul doute plus nombreuses, quand il s’agit d’incidents et de violations des droits de l’homme, cellesci n’en continuent pas moins d’augmenter“.

La Chine reste un des points noirs en matière de respect des droits de l’homme avec la répression du bouddhisme tibétain, des séparatistes musulmans du Xinjiang, des groupes religieux et des dissidents politiques. Une série de responsables occidentaux ont abordé ce problème à Pékin avec le gouvernement chinois cette année mais, quelles que soient les déclarations affirmant que des progrès ont été faits, le pays a encore un long chemin à parcourir. Nous ne pouvons pas cacher que nous continuons à avoir de sérieuses inquiétudes et divergences sur la question des droits de l’homme, sur les libertés religieuses et politiques, et sur la situation au Tibeta déclaré le premier ministre britannique Tony Blair lors de son voyage en octobre dernier. Des groupes de défenseurs des droits de l’homme déclarent également que les récentes arrestations de dissidents essayant de mettre sur pied une nouvelle organisation politique ne présagent rien de bon quant à la liberté politique en Chine.

En Indonésie, après un début d’espoir d’amélioration à la chute de l’ancien président Suharto, un rapport récent International a accusé le président B. J. Habibie d’user des mêmes mesures répressives que son prédécesseur. Amnesty cite les fusillades et la mort d’étudiants protestataires non armés à Jakarta comme les assassinats, les disparitions et les arrestations dans les provinces troublées d’Iran Jaya, d’Aceh et du Timor Oriental. Des inquiétudes s’expriment également sur le sort des 18 hommes politiques soupçonnés de subversion pour avoir signé un document disant qu’ils n’accepteraient pas les résultats d’une session spéciale de l’Assemblée consultative du peuple.

En Malaisie, pays qui n’a pas ratifié les deux conventions des Nations Unies sur les droits de l’homme, les enquêteurs ont rapporté l’utilisation toujours plus importante de la police et la loi draconienne sur la sécurité intérieure en vue de réprimer les dissidences politiques. Le dirigeant de l’opposition, Lim Kit Siang, déclare que 1998 sera une année noire pour les droits de l’homme et l’autorité de la loi en Malaisie“. Amnesty international, qui demande à Kuala Lumpur de ratifier les conventions aussitôt que possible, souligne également, comme inquiétant, le traitement infligé à l’ancien vice-premier ministre, Anwar Ibrahim. Anwar passe en justice pour corruption et sodomie après avoir été évincé de son poste en septembre. Il a plaidé non coupable et est apparu, à son entrée au tribunal, avec une ecchymose à l’oeil et des contusions au visage.

La Birmanie continue d’être le point chaud pour ce qui est de l’ensemble des droits de l’homme. La Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies, le mois dernier, a vertement critiqué la junte militaire et a demandé que des pourparlers soient engagés avec l’opposition. Dans sa résolution, l’Assemblée déplore la continuité des violations des droits de l’homme au Myanmar, parmi lesquelles des exécutions arbitraires et extrajudiciaires, des enlèvements, des tortures, des traitements inhumains, une multitude d’arrestations, des travaux forcés et des réimplantations obligatoires“.

Les groupes de défense des droits de l’homme en Inde, un des premiers pays à avoir signé la déclaration de 1948, signalent que les abus y sont encore largement répandus. Quant aux Philippines, les progrès sont très nets depuis la disparition de l’ancien dictateur Ferdinand Marcos, et, pour ce qui est de la Thaïlande, une évaluation globalement positive a été émise à son propos par le Département d’Etat des Etats-Unis.

Le Vietnam, pour sa part, a reçu des éloges pour la libération de plusieurs dissidents importants bien que son image se soit ternie récemment suite à son refus de voir un inspecteur des questions religieuses des Nations Unies accéder auprès de plusieurs détenus politiques. Le plus grand problème est le manque de liberté d’expression, d’organisation et de religionassure un diplomate européen.

LA REDACTION ET TOUTE L’EQUIPE D’EGLISES D’ASIE

SOUHAITENT

UN JOYEUX NOEL

A LEURS FIDELES LECTEURS