Eglises d'Asie

“RESTEZ FERMES DANS LA FOI” Message final de la Conférence des évêques d’Indonésie

Publié le 18/03/2010




Très chers frères et soeurs dans le Seigneur Jésus,

Nous, les évêques, sommes très préoccupés et concernés par les souffrances dont est affligé le peuple indonésien. Tout au long de cette session de la Conférence Episcopale, nous nous sommes confrontés aux problèmes qui nous préoccupent tous, et nous nous sentons appelés à vous transmettre ce message, ainsi qu’à toute personne de bonne volonté.

Très chers frères et soeurs,

Face à cette situation difficile et préoccupante, il nous faut veiller à ne pas nous laisser entraîner et sombrer dans la douleur et l’angoisse, mais au contraire à être toujours capables de voir les nombreux faits qui nous laissent espérer un avenir meilleur.

Par exemple :

la collaboration et la solidarité, dans l’aide apportée aux victimes des émeutes et de la violence, qui dépassent les races, les religions, les clans;

le réveil des jeunes spécialement des étudiants qui, avec l’audace et la sincérité de la jeunesse, se battent pour restaurer la justice, la vérité, et la démocratie;

notre désir à tous de nous rapprocher de Dieu, source de notre espérance et notre force;

l’éveil de la conscience de chacun pour faire face aux difficultés et faire en sorte que ne se reproduisent plus ces désordres avec leur lot de souffrances.

Très chers frères et soeurs,

Cette situation douloureuse que nous ressentons tous doit nous aider à prendre conscience de notre vocation à vaincre le mal par le bien (Rm 12, 21).

Là où la dignité et la vie humaine sont bafouées, notre vocation est de les défendre.

Là où les droits de l’homme et la justice sont foulés aux pieds, notre vocation est de les redresser.

Là où on souffle le mensonge et l’erreur, notre vocation est de toujours respecter la vérité.

Là où règnent la discorde et la haine, notre vocation est de construire un monde fraternel et d’être prêts à pardonner.

Là où se font entendre les cris d’angoisse et les larmes déchirantes, notre vocation est de consoler et de tendre la main qui sauve.

Très chers frères et soeurs,

Cette situation préoccupante nous conduit tous à revenir sur nous-mêmes et à nous convertir, pour mieux mettre en pratique la foi, l’espérance et la charité, qui vont marquer de façon concrète notre effort pour surmonter les difficultés auxquelles nous faisons face actuellement.

Puissionsnous mettre en oeuvre prière, conversion et ascèse avec tous ceux qui ont foi en la puissance de l’amour de Dieu, quelles que soient leur religion ou leur croyance.

Très chers frères et soeurs,

Dans cette situation préoccupante, il nous faut prier pour les dirigeants de la nation et les responsables dans la société: qu’il leur soit accordé la sagesse et l’audace nécessaires pour surmonter cette période de troubles et d’horreur.

Il nous faut prier aussi pour les défenseurs du droit: qu’il leur soit donné l’audace nécessaire pour prendre des décisions en accord avec une conscience pure et droite.

Il nous faut prier aussi pour tous ceux qui luttent pour la justice, la vérité et le bien: qu’ils restent fermes et dynamiques, sans calcul, et se gardent de toute forme de violence, qui entacherait leur cause.

Il nous faut prier pour les victimes de la violence, des émeutes, de l’injustice: qu’ils reçoivent réconfort, force, et qu’un terme soit mis à leurs souffrances.

Il nous faut prier pour le repos de l’âme de ceux qui sont morts pour la justice, la vérité et le bien: qu’ils jouissent de la paix éternelle près du Père dans les cieux.

Il nous faut prier pour notre nation: qu’elle devienne une nation pleine de dignité, qui respecte la vie et la liberté, qui ait en grand honneur la justice et la vérité, qui édifie la fraternité et la paix, et mette tout en oeuvre pour le bienêtre matériel et spirituel de tout le peuple.

Très chers frères et soeurs,

Tout en rendant grâces à Dieu, nous voulons transmettre notre estime et notre merci à tous ceux d’entre vous qui, dans cette situation préoccupante, portent attention à leur prochain qui souffre, et restent fermes dans la foi.

Que la Bénédiction du Seigneur toujours nous protège et nous conduise tous.

Jakarta, le 3 décembre 1998Mgr Joseph Suwatan, président

Le Bureau

de la Conférence EpiscopaleMgr Johanes Hadiwikarta, secrétaire général