Eglises d'Asie

Un religieux bouddhiste et deux personnalités catholiques empêchés de se rendre au cinquantième anniversaire de la déclaration des droits de l’homme

Publié le 18/03/2010




Parmi les 500 militants des droits de l’homme invités dans les cinq continents à participer aux célébrations organisées à Paris pour le cinquantième anniversaire des droits de l’homme du 8 au 11 décembre au Palais de Chaillot à Paris, se trouvaient un religieux bouddhiste, Thich Hai Tang, et deux personnalités catholiques bien connues, le P.Chân Tin et M. Nguyên Ngoc Lan. Ces deux derniers ont été à l’origine de très nombreuses interventions critiques sur la situation des droits de l’homme au Vietnam. En juin 1990, ils avaient été assignés à résidence pour une durée de trois années. Selon des nouvelles recueillies au Vietnam par le Comité Vietnam pour les droits de l’homme (8), deux lettres d’invitation successives envoyées aux militants vietnamiens, en octobre et en décembre, ont été censurées et confisquées par le gouvernement vietnamien et ne sont donc pas parvenues à leurs destinataires. 167 des militants invités à la commémoration n’ont pu venir, la plupart à cause des obstacles mis à leur voyage par leurs gouvernements.

Dans une lettre envoyée à un colloque réuni à Hanoi, sur le thème des droits de l’homme, et publiée par le Nhân Dân du 10 décembre, le secrétaire général du Parti, Lê Kha Phiêu, s’est montré très critique à l’égard d’une certaine politique occidentale prenant prétexte des droits de l’homme pour s’ingérer dans les affaires du Vietnam. Il a affirmé que le Vietnam se devait de prendre des mesures préventives contre ceux qui profitent des droits de l’homme et de la démocratie. Le commentaire qui, dans le quotidien du Parti, suit immédiatement la lettre, reproche aux Etats-Unis et à l’Occident d’adopter en ce domaine une attitude dictatoriale et de cacher derrière les droits de l’homme des calculs politiques.

Cela n’a cependant pas empêché le représentant permanent du Vietnam à l’ONU, Ngô Quang Xuân, d’affirmer à New York, à l’occasion des cérémonies du cinquantième anniversaire que non seulement le Vietnam s’engageait à protéger et à renforcer la réalisation des droits de l’homme et des droits fondamentaux de son peuple, mais encore à intensifier la sensibilisation des connaissances et la coopération internationale en la matière“.

La confiance que l’on peut accorder à de telles déclarations est gravement altérées par la publication au Vietnam d’un document législatif qui jette une certaine ombre sur l’avenir proche. Un arrêté gouvernemental, intitulé n° 89/ND-CP, du 7 novembre 1998 prévoit d’ajouter 650 nouvelles prisons à celles qui existent sur l’ensemble du territoire vietnamien.