Eglises d'Asie

A la huitième Assemblée générale du Conseil oecuménique des Eglises, les participants asiatiques ont débattu des problèmes actuels de leur continent

Publié le 18/03/2010




A l’Assemblée générale du Conseil oecuménique des Eglises, qui s’est réunie à Harare dans le Zimbabwe, au début du mois de décembre, les thèmes principaux abordés par les participants asiatiques, au nombre de quelques centaines, ont été les conflits religieux, la crise économique actuelle et les abus commis contre les femmes et les enfants.

Dès le premier jour, le 3 décembre, ce sont les relations interreligieuses qui ont retenu l’attention des représentants venus d’Asie. Elles constituent la question prioritaire dans la contexte de la vie chrétienne sur ce continent. Selon les divers intervenants, les conflits présentés dans la presse mondiale comme des affaires religieuses ont, la plupart du temps, des racines complexes aussi bien sociales que politiques ou encore économiques. Il a été fait état en particulier de la manipulation politique des sentiments religieux en vue de prendre ou de contrôler le pouvoir et des effets sociaux désastreux de cette manière de faire en un certain nombre de pays. Les Eglises en Asie, ont ajouté certains autres intervenants, ont la responsabilité de découvrir, sous les causes superficielles, les motivations profondes qui souvent conduisent aux tensions interreligieuses et à la violence. D’autres ont encore insisté sur le devoir des Eglises de dénoncer les interventions politiques dans la vie des communautés religieuses et toutes les formes d’exploitation du sentiment religieux pour des motifs indignes.

La crise économique actuelle a été aussi l’objet des débats des Asiatiques présents à Harare. Les chrétiens se doivent, a-t-on dit, d’apporter une réponse chrétienne aux malheurs économiques qui affectent les peuples d’Asie, victimes de politiques économiques internationales édictées en raison de la mondialisation de l’économie. Les Asiatiques sont plus particulièrement préoccupés des effets déstabilisateurs du chômage élevé dû à l’absence d’investissements, à l’abandon de certains projets et aux faillites. Les participants ont aussi souhaité qu’à l’occasion du Jubilé de l’an 2000, intervienne une remise totale ou partielle des dettes internationales, ce qui permettrait la restauration et le nouveau départ de diverses économies anémiées aujourd’hui.

Un troisième thème a été débattu par les participants asiatiques du Conseil oecuménique, celui de l’exploitation économique et sexuelle des femmes et des enfants à la maison et sur les lieux de travail. Il s’agit là d’un phénomène de grande envergure qui exige des études, une prise de conscience et, enfin, une action énergique de la part des Eglises chrétiennes. Il a été demandé de développer la formation théologique des femmes, afin que soit renforcée leur contribution à la vie des Eglises d’Asie.