Eglises d'Asie

Des diocèses du Nord envoient des candidats au sacerdoce et à la vie religieuse se former à Hô Chi Minh-Ville

Publié le 18/03/2010




Au Nord-Vietnam, les candidats au sacerdoce et à la vie religieuse sont nombreux. Le nombre de places, par contre, est limité, un numerus clausus étant fixé par les autorités civiles, du moins pour les séminaires. C’est très particulièrement le cas du diocèse de Vinh, riche en chrétiens et en jeunes gens désireux de mener une vie sacerdotale ou religieuse. Une partie des ces derniers sont déjà pris en charge par le séminaire commun à Vinh et Thanh Hoa tandis que les autres, très nombreux, restent dans l’attente d’un éventuel appel. Parmi tous ces jeunes gens en attente, certains encore jeunes ont besoin d’un complément de formation générale, d’autres sont déjà en âge d’entrer au grand séminaire ou dans une maison religieuse. Le diocèse voit dans ces jeunes effectifs un capital précieux pour l’avenir et essaie de leur donner une formation en attendant que soit trouvée pour eux une solution concrète. Les possibilités en ce domaine étant peu nombreuses au Nord Vietnam, dès l’année 1992, Mgr Trân Xuân Hâp, évêque de Vinh, a décidé d’envoyer une cinquantaine de ces jeunes, garçons et filles, âgé de 15 à 20 ans, à Hô Chi Minh-Ville, ville où existent de nombreuses institutions scolaires de tous les niveaux. Le groupe a été placé sous le contrôle de Joseph Luu Ngoc Quynh, un grand-séminariste âgé de 36 ans, qui ne désespère pas de pouvoir continuer ses études de théologie et de devenir prêtre un jour, lorsqu’il aura achevé son rôle de moniteur spirituel auprès de ses camarades.

Le problème essentiel de ces jeunes gens qui, pour les uns, terminent leur secondaire et pour les autres, entament des études universitaires, est celui de leur subsistance. Parallèlement à leurs études, chacun d’entre eux s’est trouvé un petit métier qui lui permet de gagner sa vie. Joseph Quynh, qui vient d’obtenir un deug d’études sociales à l’université ouverte de Hô Chi Minh-Ville, donne l’exemple à ses jeunes camarades en conduisant un tricycle et en réalisant des travaux de couture, en sous-contrat. Un autre membre du groupe qui continue ses études secondaires a trouvé une place d’apprenti mécanicien dans un atelier de réparation de motocyclettes.

A Hô Chi Minh-Ville, ces jeunes mènent une vie communautaire et partagent tout ce qu’ils gagnent. Chacun s’efforce d’entretenir la vocation qui est la sienne. Une messe les réunit chaque jour et des périodes de récollection sont prévues régulièrement pour eux. Le dimanche, ils participent à des activités religieuses dans les paroisses ou au couvent des rédemptoristes de Hô Chi Minh-Ville. Les résultats de cette expérience originale de formation sacerdotale et religieuse sont déjà très encourageants. Douze d’entre eux ont obtenu leur diplôme de fin d’études secondaires; deux ont passé avec succès leurs examens d’entrée à l’université. Chez les jeunes filles, les vocations à la vie religieuse se sont précisées et déjà plusieurs ont accompli leurs choix. Deux ont choisi la vie contemplative et sont postulantes, l’une chez les clarisses, l’autre chez les carmélites. Deux autres ont rejoint les bénédictines tandis que huit autres sont en période de probation dans un institut local de soeurs missionnaires de la Charité. Le diocèse de Vinh n’est pas le seul diocèse du Nord à profiter des nombreux lieux de formation intellectuelle et spirituelle existant dans la métropole du Sud-Vietnam, pour y envoyer des jeunes gens qui ont choisi de se mettre au service de l’Eglise sous une forme ou sous une autre. Quelques autres diocèses mènent une expérience analogue, apparemment avec quelque succès.