Eglises d'Asie

L’armée est utilisée pour la répression d’activités religieuses illégales

Publié le 18/03/2010




Selon une information publiée dans le “Quân dôi Nhân Dân” (Journal de l’Armée populaire), des militaires auraient été engagés dans une opération destinée à réprimer des activités religieuses irrégulières, dans la province de Lai Chau, à la frontière de Chine. Le quotidien, citant le commandant en chef des gardes frontaliers, Cao Thê Khiên, affirme que les militaires ont traité ces problèmes avec une grande sévérité.

C’est à l’intérieur d’un rapport plus général sur la répression, par l’armée, de diverses formes de criminalités sévissant dans cette région reculée, où vivent de nombreuses minorités ethniques qu’il a été question d’activités religieuses illégales. Les forces de sécurité des frontières, a dit l’officier, ont traité divers points chauds“, en terme de sécurité et d’ordre social tels que des migrations illégales, des activités religieuses non autorisées et des trafics de drogueSelon le militaire, la population locale aurait accordé son appui aux forces de l’ordre pour apprécier la situation, découvrir les criminels et sévir contre eux. Le rapport du chef des gardes frontaliers fait mention encore de missionnaires qui ont été découverts dans l’exercice d’activités illégales en divers villages de cette région montagneuse. Cependant il n’y a pas davantage de détails sur l’opération menée contre le prosélytisme missionnaire et sur la région précise où elle a eu lieu en cette vaste province frontalière de la Chine au nord et du Laos à l’ouest. La répression semble viser les activités de missionnaires protestants évangéliques qui, depuis longtemps, inquiètent les autorités et sont l’objet de mesures répressives. La pratique actuelle des autorités dans les zones peuplées par des populations minoritaires est de s’opposer à la pénétration de tout culte religieux nouveau, différent des pratiques et coutumes religieuses traditionnelles

Ce n’est pas la première fois que l’on parle de répression policière et militaires au sein des populations H’mong de cette région qui, du point de vue catholique, est située dans le diocèse de Hung Hoa. Durant une dizaine d’années, des mouvements collectifs de conversion ont amené des villages entiers vers le catholicisme; le même mouvement se produit aujourd’hui en faveur du protestantisme, dont la pénétration dans la région est relativement récente. La répression policière y est tatillonne et souvent cruelle. On sait depuis déjà longtemps que les jeunes communautés chrétiennes y rencontrent de graves difficultés dans l’exercice de leur foi. De nombreuses plaintes de villages catholiques sont parvenues en Occident. Les persécutions exercées contre eux avaient même fait l’objet d’une intervention à l’Assemblée nationale du P. Phan Khac Tu en avril 1992 (3).