Eglises d'Asie – Indonésie
L’Eglise catholique décline l’offre du président de participer au Conseil d’Etat pour la sécurité et le renforcement de l’ordre
Publié le 18/03/2010
La création du Conseil d’Etat pour le renforcement de la sécurité et de l’ordre a été annoncée par le président un jour après qu’il eut rejeté l’appel à un dialogue national, lancé par le général Agum Gumelar et le dirigeant musulman bien connu, Abdurrahman « Gus Dur » Wahid, en vue de lutter contre les troubles qui sévissent dans le pays. Le nouvel organisme, placé sous la direction du président Habibie lui-même, sera supervisé au quotidien par le chef des forces armées, le général Wiranto. Il comprendra 34 membres, parmi lesquels 23 représentants de cabinets ministériels, le chef de la police nationale, le responsable du service des renseignements et divers dirigeants de Conseils religieux.
Observateurs et diplomates s’interrogent sur l’efficacité réelle de l’organisme nouvellement fondé et remarquent que les limites du domaine où s’exercera son autorité restent, pour le moment, dangereusement floues. Le président, selon eux, essaye de compliquer encore davantage une situation déjà complexe. Après une période de sept mois durant laquelle il a été mis en question par les protestations et les émeutes étudiantes, il essayerait, par ce biais, de compenser son propre rejet hors du dialogue national en y engageant des personnalités appartenant au gouvernement comme à la société civile.
Lors d’une rencontre avec le président Habibie, qui a eu lieu le 13 décembre, Abdurrahman Wahid a affirmé à son interlocuteur que la fixation d’une date ferme pour l’élection du président contribuerait très certainement à calmer les esprits surexcités par les derniers troubles.
En effet, les perspectives actuelles restent obscures. Le président Habibie a certes annoncé que des élections générales auraient lieu le 7 juin 1999 et qu’un nouveau président serait installé en novembre 1999. Mais, selon les dispositions de l’actuelle constitution, le président est élu, non pas directement, mais par l’Assemblée consultative du peuple.