Eglises d'Asie

Une femme est ordonnée prêtre pour la première fois dans l’Eglise anglicane japonaise

Publié le 18/03/2010




Vingt ans après son ordination comme première femme diacre de l’Eglise anglicane du Japon, Margaret Ryoko Shibukawa a été la première femme ordonnée prêtre. Cela s’est passé à Nagoya, le 12 décembre dernier. L’évêque Francis Toshiaki Mori du diocèse de Chubu et l’évêque John Makoto Takeda, primat du Japon, ont présidé l’ordination du pasteur Shibukawa, 67 ans, dans l’église Saint Matthieu, cathédrale du diocèse.

Le Synode général de l’Eglise anglicane du Japon (Seikyôkai), qui s’était tenu du 26 au 28 mai, avait ouvert la voie aux femmes prêtres en rayant le mot « homme » d’un de ses règlements qui stipulait: « les candidats au sacerdoce seront des hommes d’au moins 24 ans« . Après ce changement, le pasteur Shibukawa avait confié à des journalistes: « J’ai prié pour ça, j’y ai pensé et pour finir j’ai décidé. Quand j’ai fait part de ma décision à Mgr Mori, il m’a dit : ‘Félicitations. Vous pouvez !. Ses paroles ont été pour moi une source merveilleuse de forceElle a ajouté qu’elle espérait se dévouer au service des autres dans le ministère de guérison.

Elle a retracé pour les journalistes la route qui l’a conduite à l’ordination et qui avait commencé en 1990, alors qu’elle faisait la navette entre les deux paroisses dont elle avait la charge, à Nagano au nord-ouest de Tôkyô. Une lycéenne avait alors demandé à sa mère s’il était possible à une diaconesse de devenir prêtre. Celle-ci lui avait répondu : « J’espère qu’elle le sera un jour« . Cet incident, explique le pasteur Shibukawa, déclencha un mouvement parmi les paroissiens qui ignoraient que la loi de l’Eglise empêchait l’ordination d’une femme. Ils formèrent un comité pour que cette loi soit modifiée. Des groupes de laïcs, à Tôkyô, au Kansaï et au Kyûshû firent pression, et après huit ans de débats publics et de rencontres théologiques, le Synode général a fini par approuver l’ordination des femmes.

Malgré cet amendement, le pasteur Shibukawa l’admet, un certain nombre d’anglicans s’opposent encore à cette idée. « Il y a des paroissiens qui n’acceptent pas une femme prêtre. Je ferai tout pour être une bonne collaboratrice, dialoguer avec les paroissiens et bâtir un respect mutuel malgré les points de vue divergents« . La nouvelle ordonnée a reçu son diplôme de catéchiste du anglican de Kyôtô en 1965 et a travaillé depuis en paroisse à Niigata et Nagoya. Elle a été ordonnée au diaconat en 1978. L’Eglise anglicane du Japon compte sept diaconesses dont deux devraient être ordonnées prêtres l’année prochaine.