Eglises d'Asie

Mindanao : création à Jolo d’un centre destiné à promouvoir la paix dans la région du vicariat apostolique

Publié le 18/03/2010




Des missionnaires oblats viennent de créer un centre destiné à encourager la paix et à préparer des “promoteurs de paix” pour les deux provinces de l’extrême sud des Philippines, Sulu et Tawi-Tawi, proches de la grande île de Mindanao. Les deux provinces constituées par 457 îles et îlots forment ensemble, du point de vue ecclésiastique, le vicariat apostolique de Jolo où les catholiques ne comptent que pour 2 % d’une population qui s’élève à 787 000 habitants, en grande majorité musulmans. Les nouveaux bâtiments du centre ont été inaugurés le 10 décembre dans le campus du Collège Notre-Dame de Jolo dans la province de Sulu. Près de 500 personnes, prêtres, religieux, étudiants et dirigeants musulmans ont participé à cet événement.

Le centre a prévu de former 35 “animateurs de paix” issus des huit écoles “Notre Dame” des deux provinces. Ils seront destinés à travailler avec des dirigeants de communautés pour améliorer leurs capacités dans le domaine de la paix, à savoir le règlement des conflits, le développement et la gestion de projets. Le centre espère ainsi mettre en place un réseau actif de dirigeants religieux issus des diverses îles et susceptibles d’aider au développement pacifique de la région. Une brochure explicite ainsi les objectifs de cette nouvelle institution : “Nous espérons la naissance d’une nouvelle culture, une culture de paix où soit pratiqué le respect mutuel des différences, religieuses ou ethniques, où le dialogue constitue le moyen primordial de régler les conflits, entre individus, clans ou tribus”.

Après un service interreligieux célébré par deux ministres du culte musulmans (ustadz) et deux prêtres du Collège Notre Dame, le texte d’un accord a été signé par le président du Collège et un représentant du “Catholic relief service” selon lequel cet organisme s’engageait a soutenir financièrement les opérations du centre pendant les trois premières années.

Au cours de cette fête d’inauguration on a rendu un hommage particulier à Mgr Benjamin de Jésus assassiné devant sa cathédrale de Jolo en 1997 (17). Ses assassins n’ont pas encore été identifiés avec certitude, mais selon des rumeurs l’ancien maire de la ville y aurait été impliqué. Aujourd’hui, les nouvelles autorités ont fait progresser la situation à Jolo et la ville bénéficie d’une paix relative.