Eglises d'Asie

Selon les dirigeants du BJP, les attaques de l’Etat du Gujarat sont des incidents mineurs montés en épingle par les Eglises

Publié le 18/03/2010




Les dirigeants du parti pro-hindou au pouvoir aujourd’hui en Inde s’emploient à minimiser l’importance des actions violentes qui, du 24 décembre à la fin de l’année, ont été dirigées contre au moins 24 bâtiments et églises appartenant à des communautés chrétiennes de l’Etat de Gujarat, actions au cours desquelles un certain nombre de chrétiens ont été blessés (13). Ils accusent les Eglises chrétiennes d’avoir monté en épingle un certain nombre d’incidents et d’en avoir grandement exagéré la portée. Ils lavent également les mouvements hindouistes de toute responsabilité dans les troubles qui ont eu lieu.

Lors d’une réunion à Bangalore, les 2 et 3 janvier 1999, les 120 membres du comité exécutif national du Bharatiya Janata Party (BJP) ont même considéré que la campagne des Eglises chrétiennes pour présenter les attaques comme un complot contre les minorités, avait, elle-même, un relent de conspiration. Parallèlement, les dirigeants du BJP ont rendu un hommage public à la rapide réaction du gouvernement de l’Etat, mené par le BJP, et aux mesures prises immédiatement par celui-ci contre ceux qu’ils ont appelés des malfaiteurs. Le comité exécutif s’est, en particulier, opposé à une proposition de l’opposition demandant la démission du ministre-président de l’Etat du Gujarat, Keshubhai Patel.

Ce dernier était présent à la réunion de Bangalore. Il y a justifié l’action de son gouvernement qui a ordonné à la police de protéger églises, temples, mosquées et autres lieux de culte. Il s’est élevé contre l’attitude des Eglises de l’ouest de l’Inde, qui, selon lui, ont pris fait et cause pour l’opposition politique et tentent avec elle d’écarter le BJP du gouvernement fédéral, en présentant quelques incidents criminels comme une série de violences collectives.

Interrogé par l’agence UCA News, le 3 janvier, pour savoir pourquoi des églises chrétiennes avaient été incendiées malgré la protection du gouvernement de l’Etat, le ministre-président a répondu que, seuls de petits bâtiments, que les chrétiens appellent des chapelles avaient été touchés par les incendies, alors que les médias ont donné l’impression qu’il s’agissait d’églises de grande envergure. Il a même accusé certains chrétiens d’être, eux-mêmes, à l’origine des violences et a cité les centaines de chrétiens appartenant à des minorités ethniques qui ont accueilli par des jets de pierre une manifestation pacifique hindoue, organisée le 25 décembre. Selon le ministre-président de l’Etat du Gujarat, la presse de langue anglaise a volontairement ignoré ce type d’incidents pour en souligner d’autres, parfaitement mineurs.

Le secrétaire général du BJP a soutenu publiquement la thèse d’un complot international tramé contre l’Inde à travers l’exploitation médiatique des troubles du Gujarat. Il s’est déclaré persuadé de l’existence de conversions forcées dans la région habitée par les minorités ethniques et a mis en doute le caractère uniquement social des activités des missionnaires dans cette région.