Eglises d'Asie

Une enquête révèle les mauvais traitements subis par les détenus dans les prisons de Corée du Sud

Publié le 18/03/2010




Une enquête récente menée dans le milieu carcéral de la Corée du Sud révèle qu’un tiers des anciens détenus affirment avoir subi toutes sortes de mauvais traitements de la part des gardiens et des surveillants durant leur détention. Les résultats de cette enquête, la première du genre dans l’histoire coréenne, ont été publiés le 21 décembre 1998, dans un livre intitulé: “La réalité des prisons coréennes, enquête sur la situation des droits de l’homme en prison”. Cette enquête a été conduite par le Comité catholique des droits de l’homme conjointement avec un autre groupe de défense des droits de l’homme, le Sarangbang (rencontre). Le lancement du livre avait rassemblé une centaine de représentants de divers groupes de défense des droits de l’homme, des anciens prisonniers, et leurs familles ainsi que des hauts fonctionnaires du ministère de la Justice. Les médias également, très attentifs, étaient présents.

A la suite de ces révélations, le secrétaire général du Comité catholique des droits de l’homme, Luc Oh Chang-ik, a annoncé : “Nous voulons lancer un mouvement pour améliorer le système de l’administration pénitentiaire et attendons une réponse favorable du ministre de la Justice”. Cette étude avait commencé en février 1998 quand le président Kim Dae-jung, catholique, était entré en fonction et avait promis d’être un “président des droits de l’homme”. Depuis, les membres de ces deux formations de défense des droits de l’homme ont visité 40 prisons, renfermant 60 000 détenus. Ils ont distribué des questionnaires à plusieurs centaines de détenus récemment libérés, et reçu 230 réponses.

Les directeurs des prisons nient l’existence de cachots comme l’indique le rapport, alors que les anciens détenus insistent pour affirmer qu’eux-mêmes “avaient été enfermés dans des cachots sans fenêtre ni lumière du jour”. Tous demandent que soient supprimés ces cachots “par trop inhumains”. L’enquête révèle aussi que 29 % seulement de ceux qui ont répondu disent avoir vu un médecin au cours d’une maladie survenue en prison. Seulement 1% dit avoir été informé de ses droits de faire appel quand on lui refusait des soins médicaux ou lui faisait subir de mauvais traitements.

Un avocat, Park Chan-un, qui a collaboré à la rédaction de ce livre, souligne que le rapport signale “les conditions physiques difficiles dont souffrent les femmes détenues à cause des températures très basses des cellules pendant la saison froide”. L’enquête indique que 57.4% des réponses disent avoir souffert en prison d’engelures et de plaies dues au froid. Kim Hwa-soo, responsable de l’administration pénitentiaire au ministère de la Justice a promis à ceux qui participaient au lancement de ce livre que les prisons devaient être ouvertes au contrôle. “C’est notre principe, que les groupes et les médias soient autorisés à visiter les prisons”, a expliqué Kim. “Cependant”, a-t-il ajouté, “personne ne peut nier que le respect des droits de l’homme dans les prisons n’ait pas été grandement amélioré sous le gouvernement Kim Dae-jung, y compris par l’ouverture au public de la maison de détention de Chongsong”.