Eglises d'Asie

Le parti au pouvoir demande une amnistie massive, y compris celle des prisonniers condamnés à de longues peines

Publié le 18/03/2010




Le parti au pouvoir en Corée du Sud a annoncé, le 27 janvier, qu’il demanderait au président Kim Dae-jung de décréter une large amnistie en mars prochain, y compris celle de prisonniers condamnés à de longues peines.

Le parti au pouvoir, le Congrès national pour une nouvelle politique (NCNP), a déclaré que des propositions d’amnistie destinées à marquer l’anniversaire du mouvement d’indépendance du pays, seraient évoquées le 28 janvier au cours d’une rencontre prévue au palais de la présidence, appelée la « Maison Bleue ». « Nous avons prévu de proposer une large amnistie pour le 1er mars« , affirme la déclaration du NCNP, qui précise: « Nous voudrions proposer la libération de ceux qui ont été arrêtés par les gouvernements précédents pour avoir enfreint la loi sur la sécurité nationale et qui ont été condamnés à de longues peines

Le président de la Corée du Sud, Kim Dae-jung, a été sévèrement critiqué par les défenseurs des droits de l’homme et Amnesty International pour n’avoir ni abrogé la loi draconienne sur la sécurité nationale, ni libéré les prisonniers condamnés à de longues peines. Amnesty affirme que 400 prisonniers politiques sont encore derrière les barreaux, auxquels il faut ajouter 240 autres, arrêtés depuis que Kim Dae Jung a accédé à la présidence en février 1998, sous le couvert des « vagues dispositions » de cette loi sur la sécurité (4).

Kim est le premier dissident en Corée du Sud à être parvenu au pouvoir. En 1980, il avait été condamné à mort par le régime militaire et était devenu un prisonnier politique protégé par Amnesty International. Pour marquer le cinquantième anniversaire de l’indépendance en 1948, Il avait libéré 94 prisonniers politiques et 2 174 prisonniers de droit commun, en août 1998 (5).

Parmi les libérés se trouvait le plus illustre détenu politique du pays, le dissident poète, Park No-hae, condamné à vie sept ans plus tôt pour avoir dirigé un groupe clandestin de gauchistes. Mais 17 condamnés à de longues peines restent derrières les barreaux pour avoir refusé de signer une promesse d’obéissance à la législation sud-coréenne, dont Woo Yong-gak, soixante-neuf ans, prisonnier depuis 40 ans pour espionnage au profit de la Corée du Nord.