Eglises d'Asie

L’Eglise catholique et d’autres instances demandent que les transfuges nord-coréens soient traités avec justice

Publié le 18/03/2010




Avec d’autres organisations, l’Eglise catholique a demandé que le gouvernement sud-coréen reconnaisse que des transfuges nord-coréens ont été victimes de mauvais traitements physiques et mentaux, et que leurs droits fondamentaux ont été violés.

Le Comité catholique des droits de l’homme, le mouvement Campagne pour les NordCoréens en quête de libertéet d’autres groupements encore, ont déclaré, le 15 janvier, vouloir aider Hur Chol-soo, Hong Jin-hee et Yoo Jae-ui dans le procès que ceux-ci veulent intenter à neuf fonctionnaires des services de renseignement sud-coréens qu’ils accusent de mauvais traitements à leur égard au moment de leur arrivée à Séoul. Durant notre interrogatoire, nous avons été sévèrement battus, insultés, torturés et, même après notre libération, nous sommes encore sous contrôle et limités dans notre liberté et dans l’expression de nos opinionsa affirmé l’un des 14 transfuges durant une conférence de presse qui s’est tenue à Séoul, au Centre culturel catholique. “Sur 800 transfuges environs, 80 % ont vu leurs droits sévèrement bafoués et ils souffrent encore de séquelles morales et physiquesdit-il.

Les militants pour les droits de l’homme demandent au gouvernement de punir les fonctionnaires coupables de mauvais traitements envers les Nord-Coréens et de considérer ceux-ci comme des gens ayant besoin d’assistance humanitaire plutôt que comme des sources d’information sur les communistes du Nord, ou des instruments de de propagande contre eux. Nous sommes venus à Séoul chercher la liberté mais aucun d’entre nous n’a pu encore en savourer le goût. Pour autant qu’on puisse parler de droits de l’homme, les SudCoréens ont encore beaucoup à faire pour devenir réellement libresaffirment ces Nord-Coréens. Plutôt que de souhaiter la bienvenue aux assoiffés de liberté, les fonctionnaires nous traitent comme des vauriens qui auraient abandonné leur familletout en nous faisant passer à l’extérieur pour de courageux transfuges.

Pourtant, dans un communiqué de presse daté du 17 janvier, le Service national de renseignement (NIS) a réfuté ces accusations tout en reconnaissant que des interrogatoires étaient nécessaires pour distinguer les vrais transfuges des faux et démasquer les espions. Le communiqué insiste pour dire que les interrogatoires sont conduits dans un climar généralement amical” par une équipe composée de cinq fonctionnaires travaillant ensemble. Le NIS, anciennement Agence de sécurité nationale, argue que les transfuges sont réellement prêts à porter des accusations dans l’espoir d’inciter le gouvernement à leur donner de l’argent supplémentaireBeaucoup de transfuges, dont le nombre va croissant, ont peur du dénuement parce que le secours financier qui leur est fourni diminue progressivement et qu’ils ont du mal à s’adapter à la société capitaliste du sud. Malgré les difficultés économiques, nous avons augmenté l’aide financière quatre fois en janvier et certains anciens transfuges commencent à demander le supplément d’argent correspondant à ce que la nouvelle loi accorde maintenantajoute-t-il.

En décembre dernier, un transfuge nord-coréen a organisé le mouvement Campagne pour les NordCoréens en quête de libertéen vue de lutter contre les mauvais traitements existants et les éviter aux nouveaux arrivés. Le nombre de transfuges du Nord au Sud se comptait jusqu’à maintenant sur les doigts de la main, mais depuis le milieu de 1990 il est passé de 40 à 80, ce qui rabaisse le transfuge du rang de héros à celui de simple chercheur d’asile. L’aide accordée inclut de l’argent, un logement, des programmes de formation professionnelle et d’adaptation. D’après le NIS, depuis ce mois de janvier 1999, un transfuge nord-coréen reçoit un premier secours financier de 27.6 millions de won (US$ 23 395) pour commencer sa vie en Corée du Sud, somme à laquelle peuvent être ajoutés de 3.4 à 6.9 million de won en cas de maladie ou de situation très précaire. Le gouvernement fournit également au transfuge un loyer à vie pour son logement et des cours de formation professionnelle avec une aide de 350 000 won mensuels. Ces sommes sont regardées comme très généreuses par les déshérités sud-coréens. Les transfuges sont aussi souvent très ignorants des questions d’argent et beaucoup ont été escroqués ou ne savent pas planifier pour leurs besoins futurs.