Eglises d'Asie

Bangkok : les trois plus grands consortiums catholiques d’aide au développement décident de collaborer au service des pauvres en Asie

Publié le 18/03/2010




Les délégués des trois plus grands consortiums catholiques consacrant leurs efforts à l’aide au développement en Asie se sont rencontrés du 4 au 7 février à Bangkok où ils ont débattu de leur objectif commun, le service des pauvres du continent asiatique. C’était la première fois que ces trois associations mettaient leur expérience en commun en vue de coordonner des activités qui souvent se complètent mais quelquefois aussi, selon le mot du prêtre philippin, chargé du bureau Asie-Océanie pour Caritas internationalis à Rome, font double emploi. La rencontre rassemblait l’Association pour le développement humain en Asie (APHD) qui regroupe un certain nombre d’agences catholiques d’Asie, d’Australie, du Canada, d’Europe et de Nouvelle Zélande, Caritas internationalis qui fédère les Caritas de tous les pays du monde, et enfin le consortium européen, Coopération internationale pour le développement et la solidarité (CIDSE) où sont associées diverses agences catholiques de l’Europe du nord et de l’ouest.

Le fil conducteur des discussions entre les trois parties a été fourni par un document rédigé par Duncan Green de l’Agence catholique pour le développement à l’Etranger (CAFOD), dépendant de l’épiscopat d’Angleterre et du Pays de Galles. Ce texte centré sur l’actuelle débâcle financière et économique en Asie, la présente comme un défi de grande envergure pour les organismes d’Eglise qui doivent y faire face pour être fidèles à leur mission, à savoir l’accompagnement des pauvres. L’auteur du schéma de discussion insiste sur la finesse d’analyse économique dont les agences pour le développement doivent faire preuve si elles veulent répondre véritablement aux besoins des pauvres en Asie. Les crises économiques sont diverses en fonction des régions où elles sévissent : ainsi, c’est la dette privée, a-t-il affirmé, qui est responsable des récents bouleversements économiques en Asie, alors que les crises traversées par différents pays d’Amérique latine et d’Afrique sont en étroite dépendance avec la dette publique. Il est donc risqué de se servir des recettes ayant réussi dans une certaine région pour les appliquer ailleurs.

Cependant l’auteur du schéma de discussion note que, malgré cela, l’assistance fournie par les agences d’aide au développement a un aspect éminemment pratique. Celles-ci ne peuvent concentrer leurs efforts que sur des points concrets, comme le commerce ou l’investissement direct dans des secteurs particuliers. Il leur est difficile d’avoir une quelconque influence dans le monde impénétrable des institutions financières internationales. Les bureaux asiatiques des agences catholiques ont pris un certain nombre d’initiatives pratiques pour répondre à la crise asiatique, mais en aucun cas, ils n’ont l’intention de s’égarer dans les questions générales posées par la circulation et les flux des capitaux.

Les divers participants ont été unanimes pour affirmer que la crise économique mondiale exigeait une collaboration des diverses agences d’aide au développement catholiques. Ils ont exprimé les soucis particuliers à leurs agences mais ont surtout cherché à établir ensemble des objectifs communs. Cela a surtout été le cas au cours d’une journée consacrée à l’étude et à la réflexion sur la situation de l’Asie dans le contexte de la mondialisation. On y a identifié des plateformes communes et désigné des activités pouvant être réalisées par l’ensemble des trois consortiums.