Eglises d'Asie

Pour la première fois depuis quarante-cinq ans, les évêques de la Conférence épiscopale Cambodge-Laos sont en visite “ad limina” à Rome

Publié le 18/03/2010




Du 8 au 13 février 1999, les évêques de la Conférence épiscopale Cambodge-Laos étaient en visite “ad limina” à Rome. C’est la première fois depuis quarante-cinq ans que tous les membres de la Conférence épiscopale se retrouvaient ensemble à Rome (15). L’événement indique l’importance des changements intervenus dans cette région de l’Asie du sud-est depuis 1975. Après une période de répression sévère au Laos et destructrice au Cambodge, suivant l’arrivée au pouvoir du Pathet Lao d’un côté et des Khmers Rouges de l’autre, les deux Eglises sont aujourd’hui en pleine reconstruction même si le rythme en est plus lent au Laos, où le gouvernement reste communiste et sous la dépendance du parti frère vietnamien.

Décrivant la situation de leur pays, les évêques laotiens ont dit au pape que les choses se sont grandement améliorées depuis 1992 et la promulgation par le gouvernement d’une nouvelle constitution qui garantit la liberté de culte pour tous les citoyens (16). Néammoins, ont-ils ajouté, de nombreuses restrictions existent encore dans les provinces et les villages (17). Ils ont aussi exprimé leur inquiétude à propos du manque de prêtres dont ils souffrent, surtout au moment où de très nombreux villages manifestent leur intérêt pour l’Eglise catholique.

Le Laos, qui compte cinq millions d’habitants bouddhistes pour la plupart, est divisé en quatre vicariats apostoliques : Vientiane, Luang Prabang, Savannakhet et Paksé. Le vicaire apostolique de Vientiane est aussi administrateur de Luang Prabang. On ne trouve que 16 prêtres dans tout le pays, aidés par une centaine de religieuses et autant de catéchistes, pour 35 000 catholiques environ.

De leur côté, les évêques cambodgiens se sont félicités de l’évolution de la situation depuis 1990. Aujourd’hui, la liberté religieuse est inscrite dans la constitution du pays, des relations diplomatiques avec le Vatican ont été établies (18) et le statut juridique de l’Eglise catholique au Cambodge a été confirmé. Cependant, le Cambodge souffre d’un manque de prêtres. Sur les trente prêtres travaillant au Cambodge, un seul est d’origine cambodgienne. La première priorité des évêques est donc, selon leurs propres dires, de donner à l’Eglise “une figure cambodgienneIls affirment aussi avoir l’intention de promouvoir le dialogue avec les autres religions présentes dans le pays, tout particulièrement avec les bouddhistes, largement majoritaires.

Le Cambodge compte dix millions d’habitants. Les catholiques sont au nombre de vingt mille environ dont quinze mille sont d’origine vietnamienne.

Dans sa réponse aux évêques, le pape a rappelé l’urgence du dialogue avec les bouddhistes particulièrement. Il a aussi exprimé sa satisfaction de la publication de la première Bible oecuménique en khmer : Ainsi, le message évangélique ne saurait être considéré comme une culture étrangère qui viendrait s’imposer de l’extérieur