Eglises d'Asie

Basilan : cinq laïcs catholiques tombent dans une embuscade sur la route d’Isabela

Publié le 18/03/2010




Dans l’île de Basilan, au sud-est de Mindanao, cinq laïcs, tous agents pastoraux de leur paroisse de Saint Vincent Ferrier à Tumahubong, sont morts, victimes d’une embuscade, alors que venant de chez eux, ils roulaient en jeep vers le chef-lieu de la prélature, Isabela, la plus grande agglomération de l’île. Leurs agresseurs se tenaient des deux côtés de la route et ont criblé la voiture de balles. Parmi les victimes, il y avait deux catéchistes, Alma Rabaca et Fortunata Abasto, le président du conseil paroissial et membre du gouvernement local, Abundio Salboro, le responsable de zone, Teodoro Escarbate et un permanent paroissial, Emiliano Eugenio.

Lorsqu’ils ont été attaqués, ils se rendaient au séminaire annuel de l’Eglise des Philippines sur le carême. Un seul des occupants de la voiture a survécu, le délégué de zone, Luzviminda Ylanan, qui, après avoir été blessé à la jambe par une balle, a fait le mort en se cachant sous un des cadavres de ses compagnons.

De Guiong où a eu lieu l’embuscade, à l’extrême sud de l’île, les corps des victimes ont été ramenés chez eux. La messe des funérailles, présidée par Mgr Romulo de la Cruz, évêque d’Isabela, a eu lieu, le 15 février, dans la paroisse d’origine des victimes, une des huit paroisses de la prélature d’Isabela où les catholiques ne représentent que 31 % d’une population de 268 500 composée en majorité de minorités ethniques de religion musulmane. Devant les familles des victimes, l’évêque a promis d’intervenir auprès du gouvernement et des militaires pour que soit mis un terme à toute violence, en particulier contre le personnel d’Eglise. Il a aussi fait remarquer, que ces dernières années, la paroisse a eu plus que sa part de larmes : Le répit n’a jamais duré plus de quelques mois, parfois un an. Puis, il y a toujours eu un événement pour mettre un terme à cette tranquillité provisoire

L’insécurité dans l’île est entretenue par divers groupes de bandits armés et surtout par les militants islamistes extrémistes, partisans de Abu Sayyaf (9). L’île de Basilan est considérée comme abritant le quartier général de ce mouvement dissident, déjà responsable de plusieurs massacres de chrétiens, dont les méthodes terroristes sont bien connues.

Au début de février, l’évêque d’Isabela s’était joint aux opposants d’une résolution soumise au Conseil provincial pour la paix et l’ordre par des hommes d’affaire sino-philippins réclamant la loi martiale et la levée de l'”habeas corpus” sur tout le territoire de l’île. Au cours d’une réunion réunissant des responsables économiques, administratifs et militaires de l’île, il s’était déclaré en faveur de l’utilisation des méthodes légales respectant les droits individuels.