Eglises d'Asie

L’épouse du missionnaire australien brûlé vif dans sa voiture continuera son oeuvre auprès des lépreux

Publié le 18/03/2010




Gladys Staines dont le mari, missionnaire australien et les deux fils, Philippe, 9 ans et Timothée, 7 ans, ont été brûlés vifs dans leur voiture par un groupe non encore identifié, le 23 janvier dernier (6), vient de déclarer qu’elle était décidée à continuer la mission de son époux auprès des lépreux, dans le cadre de la Société missionnaire évangélique auquel il appartenait. La veuve, qui s’habille en sari, a confié que, Dieu ayant écarté d’elle son mari, la meilleure façon de le faire survivre auprès d’elle était de continuer l’oeuvre sociale qu’il avait lancée. Ni elle, ni sa fille survivante de 13 ans, n’ont l’intention de repartir en Australie. Elles resteront sur place au service des malades et des pauvres.

Son mari, Graham Stuart Staines, qui est mort à 58 ans, était venu dans l’Orissa en 1965 et avait été chargé d’un centre pour lépreux à Baripada, un chef-lieu de district. Cette léproserie a été fondée en 1896. C’était au départ un asile pour mendiants établi par un ancien maharadjah de la région. Il avait été confié à la Société missionnaire évangélique qui travaille dans cette région depuis 1895. Le centre abrite aujourd’hui 71 résidents, hommes, femmes et enfants. Comment pourraisje les abandonner, eux qui nous regardent comme leur seul espoirfait remarquer Mme Staines. Elle continuera donc à faire fonctionner la laiterie, à fabriquer de la corde, autant d’entreprises génératrices de ressources, lancées par son mari pour le service des lépreux. Gladys Staines n’a de haine contre personne, elle n’accuse personne et veut oublier ceux qui ont commis ce crime. Elle admet cependant que sa cruauté l’a bouleversée. Seule, dit-elle, une enquête pourra démontrer qui est le réel coupable.

Depuis la mort du missionnaire, les témoignages concernant sa vie et son oeuvre se multiplient. Le docteur Binod Kumar Das, un hindou qui a travaillé avec lui pendant 25 ans, dit de lui qu’il était devenu culturellement plus indien qu’australien. Il parlait le langage de l’ethnie Santali et mangeait leur nourriture. Les 71 pensionnaires de la léproserie l’appelaient familièrement “grand frère” et lui vouaient une grande reconnaissance. Parmi eux, sept seulement sont chrétiens.